lundi 26 décembre 2022

 EMILE ZOLA

UNE PAGE D'AMOUR

LE LIVRE DE POCHE

450 PAGES



J'ai toujours aimé les frissons calmes des grands romans classiques.

Les lire ou les relire, c'est tomber dans un état de grâce impérissable , c'est un peu comme revenir sur le lieu chéri de notre enfance, ressusciter les souvenirs évanouis. Des souvenirs précisés par le temps et la maturité . C'est comme un jour qui décline et dont j'arrive enfin à en saisir toute les nuances.

Chaque ligne est plus belle encore que la précédente , extase intacte , émerveillement indicible d'un extrême bonheur et d'une foudroyante mélancolie. Avec Emile Zola et ce roman, ce n'est pas une page d'amour que j'ai lu mais presque cinq cent. Son inspiration, ses descriptions impressionnistes éblouissantes, attentives, minutieuses et intimistes. Il faut savoir qu'Emile Zola a fréquenté le cercle des peintres impressionnistes tels que Manet, Morisot ou Monet. Une écriture qui sacralise le banal, le quotidien de moments sonnants de beauté et de sérénité éternelles. "Une page d'amour" a une place toute particulière dans l'oeuvre des Rougon-Macquard. Il se glisse entre deux grands romans, "L'Assomoir" et "Nana". Un roman où les visages sont des paysages et les paysages des états d'âme. La flamboyance d'un Paris sous la contemplation inépuisable d'Hélène , tout ces jours où rien ne se passe, rien ne vient ombrager ce calme étrangement installé et cette petite file qui joue à la poupée , prisonnière d'une étrange lucidité. Une immobilité heureuse que rien ne vient dissiper, sauf peut-être l'ébauche invincible de la passion..

Car c'est de cela qu'il s'agit bien dans ce roman. Une passion fracassante, tapie dans ce silence inaltérable depuis bien longtemps. 

Hélène est une jeune veuve, elle est solide, équilibrée , pleine de sérénité. Elle vit dans un coquet appartement parisien avec sa fille Jeanne. Une fillette marquée par une dramatique hérédité tout comme sa tante enfermée dans un asile . Elle est nerveusement fragile , imprévisible et maladivement capricieuse. Un soir, alors qu'elle est prise de puissantes convulsions, un certain docteur Henri Deberle vient à son secours. Au fil des rencontres , une certaine intimité se noue entre lui et Hélène avec en spectre le beau désastre d'une passion naissante. Envolé le sage et raisonnable qui laissent place au spectacle hallucinant de la passion et de l'illusion..


Zola décrit cette oeuvre comme "une opposition , une halte de tendresse et de douceur", il rappelle qu'il voulait depuis longtemps étudier dans une nature de femme honnête, un coup de passion.

"Le titre veut dire cela, une page dans une oeuvre, une journée dans une vie ."

"Paris,justement,  ce matin -là avait la joie et le trouble vague de son coeur . Il y avait là un grand charme , ignorer, deviner à demi, s'abandonner à une lente initiation , avec le sentiment obscur qu'elle recommençait sa jeunesse."







dimanche 11 décembre 2022

 CHRISTINE THEPOT GAYON

COMPTER LES OISEAUX

COMPTER LES CHAPEAUX

EDITIONS 16 PLUMES

160 PAGES

SERVICE PRESSE


"L'amour ne pèse pas , cette branche ne casse que si l'oiseau posé sur elle s'envole , ce qui peut me briser , ce n'est pas que tu t'appuies trop sur moi, c'est que tu m'abandonnes."

Gustave Thibon

Il y a autant de façons d'aimer qu'il y a de coeurs. Tel un oiseau imprévisible , de son battement d'ailes , il vient en toute légèreté apaiser tout les supplices , toutes les aberrations de l'existence. Dans le monde d'aujourd'hui où tout se copie, tout se reproduit, tout est uniformité même l'amour s'ennuie. On s'aime d'habitudes, on s'aime d'expérience, on s'aime en apparence. Et puis, il y a ces "autres", ceux que l'on dit différents, déficients mentaux ceux qui avec cet esprit à l'envers, nous offre la sublime mécanique du coeur. Bien sûr, on se demandera finalement qui de eux ou de nous sont les véritables retardataires. Pour eux, quelques mots, un presque rien remplit la franchise d'un sentiment. Un serment du coeur, venu d'ailleurs, parmi les pleurs, les excessives tristesses, l'infinie solitude , leur présent de tourments et leur avenir dégringolant.

Un état d'amour commotionnant, qui semble dire" ma vie dépend de toi, il m'est impossible de respirer autrement." De ces heures tombées du ciel, l'amour est la douce énergie , le miracle muet , les paillettes d'or de chaque jour.

Ainsi, vous l'avez compris, je vous parle à cette heure d'un roman qui m'a bouleversé.

Celui de Christine Thepot Gayon, auteure qui jusque là m'était inconnue.

J'aurais donc pu ne jamais lire ce livre..

Je vous raconte l'histoire pour que vous puissiez à votre tour évaluer l'originalité du thème.

Louis Dupontvallet  est un jeune homme qui vit seul. Sa vie est une ritournelle de gestes , le chocolat chaud, les cigarettes, les visites de sa soeur adorée. Louis est prostré chez lui, il est atteint de troubles compulsifs obsessionnels. Puis un jour, une jeune femme s'installe au dessus de chez lui, elle va alors briser la morosité et la lassitude de la vie de Louis. Elle s'appelle Svetlana , elle ne parle plus , elle est atteinte des mêmes troubles que Louis. Svetlana a un papa aimant et un tuteur..

Louis va la guetter, immédiatement emporté par des sensations inconnues jusqu'ici..

Puis il va oser. Ces deux là ne pourront plus jamais se quitter. Leur amour est pureté et générosité, il fait du bien à nos âmes demandeuses. 

Et puis vous découvrirez le reste en le lisant!


Ce roman est un vrai huis clos d'amour. L'auteur aborde des sujets graves, rares en littérature, Paradoxalement, elle les aborde avec une profonde légèreté. Sa plume est vivante et émouvante.

Une histoire d'amour mais pas seulement, vous y rencontrerez plusieurs histoires qui s'imbriquent , ce sont de vrais sursauts qui manipulent subtilement la curiosité. Un vrai bouquet de sens entre pétillantes euphories et terribles drames;

J'ai beaucoup apprécié la structure du récit , la psychologie travaillée et recherchée des protagonistes. 

On est pétri de toute leur vie, de toutes leurs émotions.  Une histoire bouleversante qui pose sa propre couleur. Une sensibilité vibrante pour un sujet bien singulier. Une écoute instinctive de l'instant , la puissance du demi-mot.

Pour ce titre poétique, vous comprendrez au fur et à mesure de la lecture.

Et puis pour la sublime couverture , je laisse vos yeux s'émerveiller.

Je tire donc mon plus beau chapeau à l'auteure pour cette belle oeuvre d'originalité/

Et un immense merci pour ce service presse.

Je terminerais avec ce proverbe allemand

"L'oiseau chante comme le lui permet son bec."





























Je tire donc mon chapeau à l'auteure 

 LE GRAND MEAULNES D'ALAIN -FOURNIER "Pour la première fois , Meaulnes sentit en lui cette légère angoisse qui vous saisit à la fin...