mardi 30 mars 2021

 ISABELLE MOROT-SIR

TRENTE SEPT

SUIS TA LIGNE DE FOI

NOVELA

RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE

115 PAGES

AUTOEDITION



" Il y a des jours , des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien.

Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde."

Jean d'Ormesson


Tout n'est qu'une question de temps, de coeur ...

Un question de jours libres pour l'amour..

Parfois la vie ne nous apporte aucune réponse dans l'enchevêtrement de notre destinée, mais peut être aussi que l'on a pas su poser les bonnes questions.

Où peut être que le temps joue les repiqueurs , il feinte, il cisèle ce qui nous lie en sublimes finitions.

Sûrement sait- il ce que nous ignorons encore.

Peut être nous faut- il vivre une autre vie avant de comprendre les évidences.

Peut-être faut il se perdre..

La vie, pensais-je est un peu comme l'océan , calme, déchaînée, somnolente ou démontée par le flot des vents contraires.

Naufragée et rescapée en subtils rééquilibrages.

L'amour aussi..

La vie réunit-elle ceux qui s'aiment?

J'aime à le croire..

J'aime l'effet miroir de nos reflets brouillés dans le rayonnement du temps et qui soudainement caresse l'aboutissement.

J'aime aussi l'histoire vraie d'Isabelle Morot-Sir pour laquelle j'ai eu un véritable engouement inexpliqué bien avant que les mots n'arrivent..

Bien avant que le sublime courage ne ressuscite l'infinie promesse.

Vous l'avez compris c'est une histoire d'amour, son histoire d'amour..

Une instinctive évidence qu'est la sienne lorsqu'elle rencontre Ben ..

Elle n'a alors que quinze ans mais déjà elle sent cet amour rimer avec toujours.

Leur amour amarre le temps  et là dans ce pays lointain qui n'est pas le leur ils vont vivre leurs plus belles heures.

Un défilé de bonheur .

Oui , mais cet amour de toujours aura t-il chaque jour ?

Quel horizon pour tant d'émotions?

Un étrange matin, il frôla son destin ..

Et d'un presque rien il scella les délais de sa vie..

Deux êtres humains dépouillés de lendemains..

Vous en dire plus?

Sûrement pas..

Si j'ai pleuré?

Non c'était juste une poussière dans l'oeil..


Se raconter , n'est jamais chose aisée..

Mais elle a osé  et nous ainsi permis de croire encore à ce fol espoir de l'amour ..

Au delà de la tendresse mais aussi de la cruauté de cette histoire , je rencontre l'auteure sous un jour nouveau, une belle facette inédite sous ses fossettes..

Une certaine fragilité, une fragilité certaine..

Une quête inassouvie de la vie..

Un parcours d'introspection qui l'acheminera vers ses vraies décisions..

Une vibrante authenticité, c'est ce que j'ai gardé en moi après cette lecture.

A travers ce récit, Isabelle Morot-Sir a amorcé une sublime complicité avec ses lecteurs.

Une belle intensité..

Une belle certitude pour deux solitudes..


" Lorsque je regarde mes mains , j'y vois toute une vie d'efforts , de travail , de fatigue , de sollicitations incessantes .

Un lacis de veines , de callosités , de cicatrices s'y dessinent , carte d'une existence qui ne les a pas épargnées , bien au contraire.

Ma vie a été pleine , riche d'expériences multiples , de voyages et d'aventures , pourquoi alors ai-je cette impression de n'avoir vécu qu'à demi ?

De n'avoir respiré qu'à moitié?"














dimanche 21 mars 2021

 SAMUEL BENCHETRIT

LA NUIT AVEC MA FEMME

RECIT AUTOBIOGRAPHIQUE

EDITIONS J'AI LU

158 PAGES



Son rêve, un soupçon de vie , une apparition bienvenue, un don inexplicable dans l'équilibre fragile de ses souvenirs et du temps présent.

A  la vitre de ses yeux, elle est venue cette nuit là, de son trépas..

Forçat de son émoi..

Elle s'est posée là, au bord de son lit, à lui..

Elle l'amoureuse de l'amour , de sa brève apparition , de sa présence floue et éthérée , elle a sabré l'air tiède de sa nuit d'été.

Petite brune dans la brume de ses souffles enfuis , là, avec lui , elle balade toute une vie , le temps d'une insomnie.

Il  brise l'anathème , lui rappelant ainsi combien il l'aime.

Bien plus loin que le temps; il lui semble toucher l'infini dans la pureté de ses lignes.

Souvenirs constellés dans l'urne d'une lune suspendue aux rêves posthumes.

Cet ange aux ailes fracassées sous les coups d'un autre..

Cette femme qui lui avait tout appris de lui..

Sur son visage, le tamisage des images grapillées par le temps.

Imprégnant, accompagnant chaque instant, il veut parler d'elle jusqu' à creuser son matin dans la douleur engourdie qui revit puis se dit.


" Tu viens d'arriver? 

Je ne dormais pas vraiment .

Mais je rêvais je crois . Et je cherchais mon souffle .

Je l'ai perdu un jour .

Tu sais où se cachent les souffles?

J'ai pris ceux d'autres.

Greffes d'air.

Le vent des autres n'est pas aussi pur et frais.

J'ai chaud depuis.

Depuis quoi?

Depuis toi?"


Il se souvient de cette nuit là où tout a basculé..

Sa mémoire est encore absolue bien que filante par instants..

Celle du coeur , jamais ne ment..

Alors il veut raconter avant que tout ne devienne une coulée dans l'éternité.

Les détails qui embellissent, la dimension perdue qui exagère , la tendresse en jachère, le langage des peaux et les parfums volatiles, les alcools profonds , les fumées blondes ou brunes et les ecchymoses.

Rien n'a jamais été aussi pur depuis leur brisure.

De son bavardage intarissable et logorrhéique , sa peine il réplique..

Puis tout ce qui s'est enfuit et assoupi depuis qu'elle est partie.

Cavalcade de confessions , un peu de colère, beaucoup de pudeur sans ton accusateur..

De la retenue émouvante , pas larmoyante , récit troublant et touchant.

Envolée poétique, lyrisme envoûtant , prose tendre et percutante..

Juste une déclamation d'amour pour la femme aimée , sa vie avec elle puis juste après elle..

Et puis toutes celles qui devront composer avec elle..

Lui dire comment il a mal, comment il fait sans elle..

Comment il doit raconter ça , à un petit garçon qui sera à jamais privé de sa mère..


Cette histoire , vous la connaissez..

Elle, c'est Marie Trintignant

Lui, c'est Samuel Benchetrit

Il rencontre Marie lorsqu'il a vingt ans , elle est son aînée de treize ans.

Lui , timide, incomplet , elle actrice sensuelle et talentueuse qui a vaincu un mutisme maladif dans sa jeune enfance et s'est révélée grâce au cinéma.

Ils tombent fous amoureux..

En 1998, ils se marient et donne naissance à leur unique fils Jules Benchetrit.

En 2002, Marie rencontre lors d'un concert Bertrand Canta, leader du groupe Noir Désir.

Une passion exclusive et toxique naît entre eux, chacun abandonnant leurs conjoints respectifs.

Puis un jour de printemps 2003, le pire se produit..

Après une énième dispute sous fond de jalousie maladive , Marie tombe sous les coups de sa rock star.

Elle sera en état de mort cérébral puis succombera à ses blessures.


Ce n'est que treize ans après le drame que Samuel Benchetrit racontera ce drame.

Un livre critiqué , qu'il n'aurait pas fallu écrire pour certains..

Laisser reposer l'âme de Marie Trintignant.

Ce n'est jamais facile et de gaieté de coeur que l'on écrit sa douleur.

On l'accuse d'exploiter son malheur et de vouloir vendre des livres.

Moi j'ai juste envie de lui dire merci d'avoir mis des mots sur sa légitime souffrance.

Un exutoire , une belle déclaration d'amour posthume.

Des mots forts sur une dalle froide.

Ses phrases courtes au rythme effréné nous tiennent en haleine et en émotion tout le récit.

Certaines phrases peuvent effectivement heurter mais seuls ceux qui ont côtoyé la mort de si près pourront comprendre sans l'accuser d'exhibitionnisme littéraire


" Je suis toujours heureux d'une nouvelle journée

C'est ce que j'ai gagné.

Et je ne eux remercier que la nuit pour cela.

Nous n'avons pas fini.

Ca m' a fait plaisir de te voir et puis on a eu de la chance.

La nuit était bonne.

Tu veux que je te dépose  quelque part?"








C'est ce que j4.






.





 

dimanche 7 mars 2021

 GEORGES SOULEYRAC

CONFIDENCES COURTOISES

ROMAN EPISTOLAIRE DE CHARME

AU SIECLE DES LUMIERES

PERIODE SE SITUANT ENTRE ENTRE 1715 ET 1789

AUX EDITIONS EX AEQUO

COLLECTION ALCOVE

277 PAGES



Caresses envoûtées sur le galbe insensé des pensées..

Contours floutés par l'avidité sur les charnelles parcelles..

Brasier d'obsessions, de passions et de perversions.

Ecroulée dans les intimités , sous un fichu de dentelles , la tendre frivolité glane les sensuelles onomatopées..

Plaisirs d'alcôve sur le papier glacé , je lis en apnée ,dans un léger frisson en suspension , les phrases décousues et nues , jetant leur dévolu dans ce suspens érotique.

Flux confidentiel d'ardeurs folles , sous cette lueur rasante où l'on devient amante.

Telle une lune alanguie , soudainement brusquée par le désir de curiosité ,je parcours en un éclair et sans préliminaires , l'onde exquise de ce roman épistolaire.

Coeur gonflé, ivresse en liesse , délicieusement affalée sur un un canapé , je vais vous conter , la correspondance enflammée d'Henriette de Brissac , Marquise de Plessy et de Georges de Nairac , Vicomte de Soulac .

Nous sommes donc en 1780, au siècle des Lumières ou siècle libertin..

Le libertinage voit originellement le jour au seizième siècle en Italie,  il est alors un courant de pensées et un mouvement aristocratique.

Le mot "libertin" vient du latin "libertus" qui signifie "affranchi".

Les libertins sont considérés comme les libérateurs des contraintes philosophiques et religieuses , de libres penseurs émoustillés par la provocation et le scandale.

Au dix huitième siècle, on parle de passion et de désir sans censure , l'émancipation intellectuelle des femmes y contribuant..

Ils avaient pour dessein d'anéantir l'obscurantisme régnant et d'instituer la nouvelle et libre connaissance.

Confidences courtoises est le premier tome qui en escortera quatre autres du même esprit.

Georges Souleyrac est un passionné de littérature et particulièrement de cette époque du siècle des Lumières.

Ecrivain autodidacte , secret et énigmatique , il est le flambeau incontesté de ses prédécesseurs..

Tels Pierre Choderlos de Laclos ou encore Donatien François de Sade..


Au delà de la splendeur de la couverture aux couleurs d'époque , un contenu très prometteur et voyeur 

Petite rougeur aux coins des joues quand je l'évoque..

Les pages se succèdent et les désirs cèdent , sensations en pléthore , quand ma lèvre je mords...


Henriette de Brissac , Marquise de Plessy est une veuve bordelaise aristocrate et fervente pratiquante des jeux libertins et du culte de Sapho (amours féminines).

Un culte du plaisir débordant , libéré et consumant où actes et sensations sont les poinçons chauds des journées qui lascivement s'écoulent.

Vendue au pêché , gantée de lubricité , elle s'adonne éhontée à toutes ses élucubrations érotiques et enfiévrées.

Elle mène ainsi , rondement affaires et plaisirs..

Georges de Nairac , Vicomte de Soulac ami et amant d'Henriette n'en est pas moins épris de libertinage..

Epicurien , hédoniste il virevolte voluptueusement dans les plaisirs qui défoulent .

Balloté entre soumission et domination dans la désinvolture de toute ces cambrures qui lui donnent satisfactions et bénédictions.

Entre eux, s'engagent un jeu érotique sous forme de correspondances impudiques , aux désirs outrés et torrides , aux apogées veloutées où corps et âmes sont dégrafés , où leurs doigts noués de plaisir viennent moire dans la flaque brûlante de leur encre.

Et moi, subtilement je me noie dans les émois vicieux de leurs aveux.

De leurs correspondances, émerge une liberté d'expression totale et assumée , rien n'est tu , chaque détail est savamment écrit et transmis en vue de créer une tension sexuelle palpable et voulue.

Les corps sont offerts , les plaisirs légifèrent sous les lignes lacérées de leurs mains et de leurs mots.

Un véritable tour de force que l'auteur réalise à travers un style riche et sensuel.

Une écriture instinctive qui nous éclabousse d'images sur son passage.

Des situations cocasses et coquines, un vocabulaire cru mais qui déverse toujours dans un univers de lyrisme érotique , raffiné et pleins de belles manières qui vient achever les invitations à a débauche et les plaisirs ambitieux.

Un langage érotique d'érudit en la matière .

Les mots papillonnent sur les peaux fines et les soies arrachées.

Au siècle des Lumières , il paraît que les écrivains pensaient qu'e décrier ses vices protégeait la morale.

Qu'en pensez vous?

Au siècle des Lumières on détruit l'amour vertueux au profit des expérimentations.

" Rien ne contient le libertinage , la vraie façon d'étendre et de multiplier ses désirs est de vouloir lui imposer des bornes."

Dixit le Marquis de Sade.

Clairement, je ne suis pas une férue de la littérature érotique parfois trop rébarbative mais ce roman a eu l'aisance de ne point m'ennuyer.

L'imagination étant prolifique et ingénieuse.

Je vous laisse donc à vos draps froissés et à vos propres considérations!

En préface, vous pourrez lire le beau texte de Jeanne Malysa  , directrice de la collection Alcôve aux éditions EX AEQUO;

En  fin d'ouvrage , vous trouverez un glossaire du vocabulaire érotique à faire pâlir le Marquis de Sade lui même!

Et sachez que même si vous n'êtes pas une lumière en la matière , vous serez sans aucun doute très bien éclairés...


Je vous offre un petit passage "soft" juste pour vous donner le ton sans vous révéler la profondeur des intentions...


"Le carrosse s'ébranla , mais comme le chemin était pavé , je profitai encore longtemps des bienfaits de votre olisbos toujours bien au chaud dans ma conque , car le temps du voyage les tressautements du carrosse me donnèrent tant de plaisir au plus profond de mon intimité , qu' à chaque mouvement de roue sur les pavés je poussai un petit cri , ce dont ma Princesse s'aperçut rapidement !

Elle tira alors les rideaux des portières , se laissa glisser à genoux en face de moi.

Délicatement , elle passa ses mains gantées , douces comme la soie sous les plis de ma robe pour venir les poser sur mes jambes et d'un mouvement entendu , elle les écarta pendant que je repoussais robe et paniers."












 LE GRAND MEAULNES D'ALAIN -FOURNIER "Pour la première fois , Meaulnes sentit en lui cette légère angoisse qui vous saisit à la fin...