lundi 26 octobre 2020

ALEXANDRE PAGE

PARTIR, C'EST MOURIR UN PEU

ROMAN HISTORIQUE

679 PAGES

AUTOEDITION


Sous les rayons palanqués du soleil de Crimée, sous le froid palpitant sibérien, dans les lueurs persistantes des steppes , dans la forêt boréale , dans les montagnes de l'Oural, dans les méandres de la Volga , dans les tapis de neige scintillante , j'ai traversé les décors, une époque...

Une décennie historique à la chronologie fatidique.

Un des plus grands mystères de vingtième siècle.

Une chapka sur les oreilles, du thé à la bergamote à volonté, savamment chauffé dans un samovar argenté, j'ai arpenté les couloirs immenses , épié derrière les façades ocres , flâné dans le parc à l'anglaise de la dernière demeure impériale russe .

Le palais de la famille Romanov à Pouchkine non loin de Saint Pétersbourg.

Ultime lieu de vie de Nicolas Deux , sa chère femme Alexandra et leurs cinq chérubins.

Inverser nos savoirs trop scolaires pour escalader l'autre versant de l'histoire , le moins connu forcément..

Dix années de vie de la dernière famille impériale russe entre sérénité, inébranlable quiétude , humilité saisissante réhaussée du bonheur d'aimer.

Entre épreuves, médisances, dévouement , infini courage et funeste destin.

"Partir, c'est mourir un peu

C'est mourir à ce qu'on aime :

On laisse un peu de soi -même 

En toute heure et tout lieu"

Edmond Haraucourt

Ainsi commence poétiquement l'oeuvre d'Alexandre Page.

Né à Clermont Ferrand, il est docteur en histoire de l'art , sa passion pour la Russie nous a presque tous réconciliés avec son histoire , parfois controversée ou en somme assez méconnue pour nombre d'entre nous.

Il est également l'auteur d'une thèse sur le graveur illustrateur Léopold Flameng soutenue en 2017.

Puis il y a tout juste une petite poignée de jours qu'est sorti son tout dernier roman d'aventure historique dans l'Afrique du dix neuvième siècle:

Abyssinia 

Qui paraîtra en deux volumes..

Pour tout vous avouer, c'est le premier roman purement historique que je lis ..

Vu l'important volume et le contenu très dense en informations , il m'aura fallu quelques mois pour l'achever.

Une lecture que j'ai choisi fragmentée et qui m'a permise de l'assimiler à sa juste valeur enfin je l'espère..

Ce roman m'intimidait quelque peu mais dès les premières pages , j'ai été séduite et emportée.


L'HISTOIRE

Nous sommes donc en Russie au début du vingtième siècle , en 1910 précisément sous le règne prospère du dernier tsar Nicolas Deux qui commença en 1894.

Un règne salué par de riches avancées économiques , politiques et sociales.

Nicolas Deux épousa cette même année et malgré le véto familial Alix de Hesse- Darmstadt devenue Alexandra Fedorovna Romanova , princesse allemande, petite fille de la reine Victoria , elle est très influencée par ses origines britanniques.

Pour la petite histoire on la  surnommait "sunny" grâce au sourire qu'elle présentait en toute circonstance.

De cette union avec Nicolas Deux naquirent cinq enfants.

Quatre filles et un garçon.

Olga, Tatiana , Anastasia et Marie.

Et bien sûr le tsarevitch Alexis.

En 1910, Igor Kleinenberg , fils de médecin d'origine estonienne est engagé en qualité de professeur d'allemand auprès des Grandes Duchesses.

Fort de cette opportunité , il décide de tenir une sorte de journal de bord où il va archiver de sa plume observatrice et fascinée tout ce vécu au plus près de la famille Romanov.

Des anecdotes, des observations , le doux roucoulement des jours , tout va s'éterniser de ses mots..

Le regard qu'il présente est juste et plein de lucidité aussi particulièrement concernant certains choix politiques du tsar qui se livre à lui à demi mots mais qu'il sait comprendre.

Il va faire fi des médisances et fera preuve d'un dévouement absolu à cette famille jusqu'à la fin ..


STRUCTURE DU ROMAN

Le roman est en flottaison entre deux périodes bien distinctes .

L'avant guerre et les jours heureux ,la simplicité d'une famille aimante et unie , exempte de toute ostentation de richesses , entièrement dévouée à son peuple.

Un vie comme tout à chacun avec ses joies et ses peines , ses inquiétudes et ses interrogations.

Seule la maladie du tsarevitch , hémophile fait planer une ombre considérable sur la famille qui tente de ne pas l'ébruiter..

Des rumeurs sordides sur Alexandra , sa santé chancelante alimente la presse de l'époque et l'aristocratie malveillante.


Une seconde partie , placée sous le signe de l'avènement de la révolution bolchevique , du renversement du tsar , de son exil avec sa famille , puis de leur terrible fin..

Une structure idéale pour ce beau pavé qui sans sa première partie aurait été amputé du plus beau..

Et qui aurait sans doute été plus compliqué à lire .

Le récit à la première personne était toute indiquée dans ce roman.

Les chapitres sont courts , en revanche les paragraphes un peu longs et peu aérés.


LES PERSONNAGES

Un travail d'envergure , un travail colossal a été mené par l'auteur pour nous offrir un récit au plus prés de sa juste vérité.

Des tranches de vie, des anecdotes, de l'humour et de l'émotion donnent un rendu parfaitement attachant aux personnages dans leur ensemble.

On s'imagine aisément vivre à leurs côtés, prendre part à leurs bonheurs, leurs malheurs , le récit est prenant et immersif.

Le portrait dressé de Nicolas Deux est tellement à l'opposé de tout ce qu'on a pu entendre..

Le protagoniste Igor est fictif mais j'ai cru comprendre qu'il a réellement existé et a bien été précepteur d'allemand des Grandes Duchesses mais qu'il serait reparti en 1914 avant la tragédie.

Ce personnage fait alors office de témoin vivant .


LA PLUME DE L'AUTEUR

La plume est fluide , dans un registre très classique.

Tout est précis et développé , la plume greffe admirablement les situations et les ressentis.

Le vocabulaire est riche et distingué.

Le style est posé .


Je vous partage le passage de fin sans risque de spoiler puisque celle ci n'est plus un mystère .

Il est très exhaustif  de l'ambiance du roman et de la grandeur d'âme de cette incroyable famille et de ceux qui sont restés envers et contre tout..

"Le feu et la lame ont entamé leurs corps , blessé leurs chairs , mais le 16 juillet 1918 dans les ténèbres d'une cave , onze belles âmes ont triomphé de la fureur.

Longtemps l'humanité se souviendra de ces onze martyrs et oubliera les noms de leurs bourreaux qui s'effaceront.

Pourtant , tandis que les assassins portaient leurs mains aux pistolets et aux baionnettes , le tsar demandait des chaises pour sa femme et son fils malades.

Tandis que les assassins choisissaient leurs cibles , les grandes duchesses et mademoiselle Demidova disposaient des coussins pris à la hâte pour le confort de l'impératrice et d'Alexei.

Tandis que douze assassins appuyaient sur la détente , Nastia tenait dans ses bras le petit chien qu'elle n'avait jamais voulu abandonner derrière elle.

Lorsque les mensonges auront été dissipés , que les impostures auront été démasqués , que le chagrin aura passé , l'humanité se souviendra."


Un livre qui lie l'émotion à la complexité historique.

Un grand roman que je vous invite fortement à découvrir.

La lumière est faite sur la tragédie des Romanov et leur honneur restitué à travers ce livre hommage.















jeudi 22 octobre 2020

 INTERVIEW D'AUTEUR

FOISE COSSON

POUR  SON ROMAN 

IN EXECELSIS

AUX EDITIONS ENCRE ROUGE



Après la lecture de son roman , que j'avais qualifié de "baffe littéraire" à très juste titre, j'avais envie de partir à sa rencontre.

Un récit en forme de témoignage, des expériences et des vérités universelles, une histoire où toutes les femmes peuvent se réunir. sont la grande force de ce roman.

Un style acquis, singulier et incisif cogne et embrase le récit de façon magistrale.

C'est l'histoire d'une femme simple, comme il y en a tant, qui à force d'être niée , piétinée, humiliée va chanter de sa voix égorgée , de ses années incinérées le plus bel hymne à la vie.

Les racines ne meurent jamais..

Foise Cosson écrit depuis une quinzaine d'années et In Excelsis est son premier roman publié.

Forte de son don d'empathie , elle greffe chaque ressenti au plus près de sa vérité.

J'ose dire que c'est un très grand coup de coeur ce livre et qu'il faut absolument le lire!

A livre ouvert, elle a généreusement accepté de répondre à mes questions et je la remercie pour ce temps précieux offert.


Ton roman puise sa force de situations réelles rencontrées dans ton parcours professionnel de dirigeante d'une association d'aides ménagères.

Une question simple et évidente, pourquoi avoir décidé d'écrire sur le sujet?


C'est pas tout à fait comme ça , Sophie l'aide ménagère a été un prétexte , le milieu où elle évoluait m'était familier , puisque j'ai pris la présidence d'une association qui avait trois salariés et qui vingts ans plus tard quand je l'ai quitté en avait trente.

C'est en fait dans ma fonction d'adjointe au maire au social que j'ai rencontré les situations difficiles dont je me suis inspirée , au contact d'assistants sociaux , de juges pour enfants, j'ai oeuvré pour aider les plus démunis et j'ai rencontré de grandes misères chez les femmes.

On ne raconte pas ces choses là à table chez soi, on en parle jamais .

Je n'avais surtout pas pensé à les écrire .

Je pensais les avoir oubliées .

On accumule au fond de soi, elles y étaient intactes.



La trame de narration de ton roman frise l'usurpation d'identité , l'émotion et la justesse impliquées sont presque autofictionnelles ..

Comment expliques tu cela?

En as tu conscience?

Je fais de l'empathie par nature.

Comme d'autres je suis née comme ça., je suis attirée par les gens qui ne trouvent pas la joie.

En écrivant à la première personne , je me suis mise dans a peau de Sophie pour aller au plus profond de sa souffrance , je n'avais pas le choix , je l'ai su très vite , je suis allée avec elle au plus haut(in excelsis) de ce que j'avais décidé d'écrire, de ce qu'elle allait supporter .

Il y a des choses que je n'ai pas racontées non pas parce que je n'avais pas les mots mais parce qu'on ne les auraient pas crues et elles n'avaient pas leur place dans le récit.

Mon premier roman qui sera publié bientôt a quatre personnages , ils parlent chacun leur tour, chacun leur chapitre..à la première personne.

Aujourd'hui, je mets mon empathie dans les personnages de mes romans , c'est la vie que je me suis choisie il ya un peu plus de quinze ans...


Comment expliques tu l'engouement du réel auprès des lecteurs en général et des tiens en particulier?

Les thèmes arborés sont des sujets de société malheureusement encore d'actualité entre autres la violence faite aux femmes mais aussi le deuil et la reconstruction de soi..


Peut être parce que je parle de vies ordinaires , de gens qui travaillent , qui ont des difficultés .

Ils sont normaux . Je ne suis ni dans le fantasme ni dans le rêve , j'ai toujours été ancrée dans la réalité parce que je regarde , j'observe et j'écoute les autres.

J'ai toujours été curieuse de la vie des autres.

Et puis au milieu des ténèbres je cherche la lumière.

Un temps j'ai accompagné des mourants parce qu'on m'avait sollicité , je me souviens d'une jeune femme condamnée à qui je n'avais pas dit que le miracle allait arriver comme lui disaient ses proches , elle souhaitait que je tienne le même langage qu'elle , elle savait qu'elle allait partir et on a échangé plusieurs fois sur ce départ proche et bien d'autres choses.

Elle était heureuse de parler avec moi . Je n'ai jamais oublié ce chemin ensemble et ce courage qu'elle m'a laissé .

Il a orienté ma vie.


D'après toi la littérature a t-elle un rôle de catharsis , de guérison?

De guérison je ne sais pas mais la littérature aide à vivre.

Pour moi la lecture et l'écriture sont liées , j'ai toujours écrit , j'ai toujours trouvé dans l'une et l'autre une raison d'exister , on m'enlève ça , on m'enlève tout..

Plonger dans une histoire , s'identifier à un personnage peut permettre de s'éloigner d'un quotidien difficile mais peut aussi nous aider à construire autre chose , à trouver d'autres rêves , à éloigner des idées fausses...

La lecture développe l'empathie et elle est nécessaire aux enfants , il faut le dire aux parents , j'ai commencé à écrire petite fille , mon besoin d'écrire est venu avec la lecture.


Selon toi que faudrait il encore pour éclater cette loi de l'omerta encore trop présente dans ces milieux de violence?

Quand les volets sont clos , que les portes sont refermées , tout peut se passer dans la sphère familiale .

On ne mettra pas la police derrière chaque porte suspecte .

Il faut éduquer .

Pour moi tout vient de l'éducation.

Un enfant à qui on apprend pas le respect de l'autre et qu'on ne respecte pas n'a pas les codes du vivre ensemble.


Quel regard portes tu sur les lois sensées protéger les femmes dans ces situations là?

Toujours selon toi, quelles en sont les failles?

Que faudrait il réviser, changer?

Le contact douloureux que tu as lié avec ces destins brisés a t-il métamorphosé ta conception de la vie, des êtres?


Ce qu'on fait de mieux dans ce domaine c'est permettre d'éloigner celui qui bat ou violente.

Avant la femme devait attraper ses mômes et se sauver en pleine nuit , c'est ce qui a fait que les femmes sont restées , elles n'avaient pas d'endroit ù aller , pas d'argent et les femmes ont toujours les enfants avec elles.

Elles ne les abandonnent pas.

Elles sont bien plus fortes qu'on veut le  laisser croire , aujourd'hui beaucoup travaillent , cela facilite leur indépendance.


Un autre thème phare de ton roman, la notion de résilience .

Cette faculté à surmonter les chocs de la vie et à continuer à réussir et à avancer..

Penses tu que cette faculté appartienne à chaque être humain ?

Pense tu sinon qu'elle puisse être enseignée , apprise?


La résilience c'est l'acceptation qui donne l'espoir.

Nous ne sommes pas tous égaux devant les traumatismes et nous n'avons pas  tous les mêmes réactions.

Je vis avec une personne qui a l'optimisme dans la peau , mo je le cherche tous les matins au réveil ..je ne peux pas dire mieux..

Il faut venir en aide aux grands traumatismes ceux qui peuvent bousiller une vie.

Je pense au viol .

J'ai lu récemment Girl d'Edna O'Brian  ou bien Mur Méditerranée , comment se reconstruire quand on sort de l'enfer.

Je me souviens de Primo Levy " vous qui vivez bien au chaud dans vos maisons" de Jorge Semprun dans l'écriture ou la vie , il écrit " je cherche la région cruciale de l'âme où le mal absolu s'oppose à la fraternité"


Parlons écriture..

Ce roman , In Excelsis, l'as tu rédigé au fur et à mesure de tes témoignages , de tes rencontres ou alors est il devenu une évidence tout à coup?

C'est ton premier roman publié , yen a t -il eu d'autres , même cachés au fond des tiroirs?

Quel est ton processus d'écriture?

De façon sporadique  ou plutôt très assidue?

Places tu des défis? Te mets tu la pression?

D'où vient essentiellement ta force créatrice?


Quand je me mets en écriture , je suis assidue.

Quand je commence un livre, In Excelsis est mon troisième , je ne déroge pas , je ne peux  pas , c'est une pelote qui se défait , je n'ai pas le choix , je tire le fil parce qu'il y a un moment où dans ma tête tout s'est construit , je suis comme beaucoup d'auteurs quand je n'écris pas , j'écris quand même.

J'aime bien dire que je suis laborieuse , je creuse mon sillon , je m'y tiens.

Ce n'est pas une pression , juste un état d'esprit.

  A partir du moment où j'ai commencé , je sais que j'irais au bout quoiqu'il arrive.

In Excelsis m'a fait passer des moments difficiles , comme Sophie je devais extirper ce qui était en moi et pour la petite histoire , j'écrivais du lundi au vendredi 4 à 5 heures par jour et le week -end j'écrivais à un marin parti faire le tour du monde , une sorte de petit journal que je voulais joyeux et léger , ce p'tit récit me sortait de cette tristesse qui parfois plombait es semaines.


On connait tous ton amour inconditionnel pour Romain Gary ..

Pourquoi lui?

Quel impact a t-il eu dans ta vie de grande amoureuse de la littérature?

D'autres références peut-être?


Ses mots me fascinent.

Quand on prend "La promesse de l'aube" on peut citer toutes les phrases , c'est une voix de conteur puissante et caressante dit Dominique Bona , sa biographe , une voix qui enveloppe et séduit , faite de force et de douceur , il m'a embarqué très tôt et a changé mon regard sur le monde , ils ne sont pas nombreux les hommes qui parlent comme lui , avec une connaissance intuitive de la féminité .

Les personnages de Gary nous donnent l'exemple afin de dépasser notre idéal.

L'éducation qu'il a reçu de sa mère n'est pas un exemple pour moi mais elle a fonctionné pour lui puisqu'il a été à la hauteur des folles espérances maternelles .

Je n'aurais pas voulu ça pour mes fils , être une mère présente aussi envahissante.

Stefan Zweig est attirant pour les mêmes raisons.

Des hommes pudiques et poétiques.

Le livre qui m'a donné envie de lire  c'est "L'empreinte du Dieu " de Maxence Van der Meersh

"Amoiti" heureux c'est être heureux"

On ne l'est jamais davantage.

Il décrit l'univers des gens qui travaillent en usine , leur vie de misère .

Il a dû m'influencer.

Pourtant c'est Aragon avec Aurélien qui m'a donné envie d'écrire des histoires..avec sa brillante étude des sentiments , l'amour , la mélancolie , le désoueuvrement sur presque huit cent pages...

Accidentée de la route quand j'avais vingt ans , j'ai lu Cervantes , Giono, Sagan bien sûr et des San Antonio , tout ce qui me tombait sous la main...


Pense tu appartenir à un genre particulier ou te sens tu capable d'écrire sur tout?

Peux tu nous parler de te projets à venir?

Un roman en gestation?

Sinon, une journée type chez Foise Cosson?


Non je ne peux pas écrire sur tout.

D'ailleurs je ne peux pas tout lire non plus.

Je n'aime pas ce qui est trop noir ou trop rose !

J'aime surtout des auteurs , je m'en rends compte quand j me jette sur le dernier livre d'un auteur aimé, j'aime retrouver son style , sa façon de raconter, de se raconter..

La ponctuation , les silences , je décortique .

Je lis de plus en plus comme un écrivain , en curieuse.

Je lis plusieurs fiis ce que je veux retenir , je note le numéro de la page sur un de mes carnets.

Et j'y retourne un jour , nostalgique , j'en fais une citation  suivant le contexte, l'humeur.

Ouien ce moment j'écris .

La découverte de Twitter me fascine ceux qu'on quitte le soir et retrouve le matin comme un voisin de palier .

Il y a les gens qu'on devine et puis ceux qui ne se livrent qu'au détour d'un événement , que la spontanéité ou la colère trahissent , comme moi qui part dans des envolées parfois..

Un jeune feme a voulu mourir ?, sur les réseaux quelqu'un la flatte , la cherche puis la trahit , elle remonte le temps , raconte et on découvre la jalousie féminine , les pièges et les charmes d'être lu immédiatement considéré ou jeté , c'est fascinant...


Je me réveille tôt avant six heures , je viens sur twitter  café à la main puis je m'occupe de ma maison .

J'écris deux heures le matin et tros quart d'heures l'après midi cinq fois par semaine ensuite je lis parfois jusqu'à une heure du matin.

Quand j'écris , j'ai une pile de livres à lire comme un réservoir , je vais à la bibliothèque où je prends cinq livres par semaine pendant longtemps j'ai relu des classiques , j'ai eu des périodes slave , grec , américaine ...

J'achète des livres neufs et d'occasion à la librairie, c'est ma pâtisserie.


Merci Foise pour la beauté et la sincérité de tes réponses.

Je suis très heureuse d'avoir croisé ton itinéraire littéraire et la belle personne que tu es.

Je te souhaite une bonne continuation et tout le succès que tu mérites.








 

















dimanche 18 octobre 2020

 INTERVIEW DE BOGUEUSE

SOFIA

BOOKSCRITICS


"Il vaut mieux être critiqué, qu'ignoré"

Vous connaissez très certainement cette célèbre citation de Axel Oxstiern.

Parce que ce sont les critiques qui font la littérature, parce qu'elles sont des leviers constructifs d'enthousiasme et parce qu'il faut les supporter pour mériter la considération.

Cette citation est le préambule du blog de Sofia , plus connu sous la pseudo de Bookscritics que je vais vous présenter dans cette interview .

Blogueuse émérite, Youtubeuse et podcasteuse , son authenticité, son énergie et son engouement pour la littérature mais aussi pour la musique et le cinéma m'ont donné tout naturellement l'envie d'en savoir un peu plus.

Je la découvre il y a environ deux ans via Twitter mais ce n'est qu'assez récemment que je me suis intéressée à son remarquable travail.

Je souhaitais également après la voix de l'écriture, entendre celle d'une lectrice engagée.

La diversité de ses activités , ses lectures originales et éclectiques , la passion qu'elle y insuffle m'ont totalement convaincues.

Je la remercie encore , malgré un emploi chargé , de m'avoir consacré un peu de son précieux temps.


Comment décide t-on de devenir blogueuse

Toute passion de la lecture n'aboutissant pas forcément à la création d'un blog.

Quelle est d'après toi la qualité principale et essentielle d'une blogueuse?

Quel rôle a  le blogueur?

Pense tu qu'il soit soit un relai incontournable auourd'hui?


Hi!

Tout d'abord , merci à toi Evelyne pour ta proposition !

Ca me fait super plaisir!

Alors, je n'ai décidé de devenir blogueuse littéraire , c'est venu comme ça!

En fait je t'explique, j'ai commencé à créer des blogs lorsque j'étais au collège .

Ca remonte!

D'aussi loin que je me souvienne , j'ai toujours aimé ça.

J'en ai crée trois quand j'étais au collège / lycée.

Le premier parlait des "people" et des films , le second de citations et de musique et le dernier était un brouillon du blog actuel.

Bien sûr , il n'avait ni son design ni son nom actuels.

J'ai arrêté de bloguer quand j'étais en Terminale , bac oblige!

Je n'ai repris que deux ans plus tard.

Durant toute cette période je n'ai pas lu.

Et puis un jour, j'ai eu envie de reprendre et le blog et la lecture , alors comme je te disais plus haut , c'est tout naturellement que je suis devenue blogueuse littéraire.

Je pense que la qualité principale et essentielle d'un blogueur est la passion.

Il faut être passionné par ce que l'on fait!

Le rôle d'un blogueur est avant tout de partager sa passion et de faire découvrir les choses, non?

Et conseiller aussi...!!!


Quand on devient blogueuse on est soumise à un grand nombre de SP (services presse)

De ce fait, notre bibliothèque personnelle est un peu aux oubliettes .

Comment t'organises tu?

Fais tu des compromis entre les deux?

Est tu très sélective dans tes chois de SP?


Je ne m'organise pas .

Je lis ce que je dois lire au moment où je dois le lire!

C'est hyper important pour moi!

Alors oui , j'ai une Pal de SP qui déborde .

Oui j'ai une Pal de livres personnels qui déborde.

Mais ce n'est pas grave !

Parfois , je lis plus de l'un que de l'autre et inversement .

Je ne me formalise pas là dessus!

Non, je ne suis pas sélective , je suis intéressée par tout sauf la politique.


Chroniques tu toutes tes lectures y compris celles pour lesquelles tu n'a pas accrochée?

Comment t-y prends tu dans ces cas là?

Quelles relations entretient tu en général avec les auteurs?


Oui, je chronique absolument tout!

Je ne sais pas comment je m'y prends .

J'écris ce que je pense au moment où je le pense , c'est tout!

Je dirais que j'ai plutôt de bonnes relations avec les auteurs.


J''ai constaté que tu avais une affection particulière pour les BD, mangas et lecture asiatique en général.

Pourquoi?

Que t'apportent ces lectures de plus ou de différent?

En revanche, y a t-il des genres dans lesquelles tu ne te risques pas et que tu n'aimes pas?


Parce que c'est de la diversité.

Parce que c'est une autre façon de découvrir le monde et de se découvrir.

Je pourrais pas vraiment te dire ce que ça m'apporte , parce que c'est vraiment tout récent.

Je n'ai pas assez de recul dessus.

Mais oui , ça m'apporte beaucoup, je trouve que les mangas et BD , surtout mangas, ont un côté philosophique que j'aime bien.

Ils me font voir les choses différemment et ça c'est cool!


La lecture , les chroniques sont des activités chronophage..

Est tu dans une logique de rendements, de défis ou alors pas de stress c'est selon les envies et les disponibilités?


Je pense qu'inconsciemment je me lance des petits défis.

Genre l'an dernier , je voulais lire cent livres dans l'année tu vois.

Mais après, je fais surtout selon mes envies.

Pas selon mes disponibilités , parce que je trouve toujours du temps pour le blog.


Te souviens tu de ta première chronique?

Quel regard portes tu sur tes débuts?

Pense tu avoir évolué?

Et ce, grâce à quoi , à qui?


Bien sûr que je m'en souviens, le premier livre que j'ai lis en deux ans , ça n s'oublie pas!

Un regard bienveillant, parce que créer le blog c'est bien mais l'alimenter c'est mieux!!!

Alors entre la création de mon blog et MA première chronique il s'est passé deux mos je crois..

Oui, je pense que j'ai évolué , parce qu'avant je voulais détailler mille "trucs" et maintenant je vais à l'essentiel.

Grâce à quoi?

Grâce à qui?

Ma passion, mes lecteurs, les auteurs, les maisons d'éditions , c'est pas très français mais tu comprends l'idée..(sourire)


Tu as une chaîne You Tube où l'on te retrouve régulièrement pour échanger sur tes dernières lectures , tes challenges , tes actualités littéraires .

Ca a été compliqué de passer de l'ombre à la lumière?

Laquelle de tes activités littéraires est la plus grandissante pour toi?

Sont elles pour toi complémentaires?


Extrêmement compliqué oui!

J'ai toujours beaucoup de mal à tourner une vidéo mais j'adore ce format!

Elles sont toutes liées , alors je ne sais pas trop.

Je dirais mon blog parce qu'il est là depuis plus longtemps que les autres; mais en vrai, je grandis avec elles et elles grandissent avec moi.

Donc oui, elles sont complémentaires.


On peut aussi te retrouver chaque dimanche de 18H à19H sur ton instagram pour un live.

Pourquoi ce rendez vous hebdomadaire en plus de ce que tu proposes déjà sur ta chaîne YouTube?


C'est une rendez vous qui est venu avant mes live You Tube.

En fait , c'est plus ou moins grâce au Club Lecture que je fais ces live sur Insta parce que je me suis dis que j'allais en faire un pour le présenter.

Puis j'ai tellement aimé que j'ai proposé ce rendez vous et voilà maintenant ça fait partie du tout , j'ai envie de dire.

Les lives You Tube , c'est quelque chose de spécifique .

C'est différent des lives Insta parce qu'on parle d'un livre en particulier et d'un auteur..

J'aie les deux!!


Tout récemment tu es à l'initiative d'un Club de Lecture dédié à la littérature indépendante que tu soutiens remarquablement.

Que revendiques tu dans cette nouveau mode d'édition?

Yat-il en revanche des remarques que tu pourrais faire sur d'éventuelles failles de ce système?

Je ne revendique rien du tout , je veux juste les faire découvrir aux gens.

Parce que je suis sûre qu'il y a des personnes qui ne connaissent pas cette branche de l'édition et c'est bien dommage!

Non, je n'ai pas de remarques ..

Enfin , je ne sais pas.

C'est compliqué parce que des remarques il y en a H24 sur tout et n'importe quoi .

Alors j'ai décidé de retenir que le positif et les merveilleuses rencontres que je fais au quotidien;


Qui dit livres et lecture dit aussi salons du livre où tu es souvent présente.

Ton plus beau souvenir?

Ta plus belle rencontre?

SI tu pouvais rencontrer un auteur de ton choix?

Des projets "salon" pour cette année?


Mon plus beau souvenir ?

Il y en a tellement!

Je pense que c'est le premier salon que j'ai fait avec ma maman.

C'était le premier d'une longue série.

Ma plus belle rencontre?

Il y en a tellement aussi mais je dirais celle avec Lily B Francis.

Rencontrer un auteur de mon choix?

Rick Riordan pour Percy Jackson peut être..

Non, cette année je reste à la maison.

Vivement 2021!


Tu as aussi une passion pour la musique et le cinéma.

Quelles places occupent-ils dans ta vie, au quotidien?

Où plutôt quelle place leur restent ils après tout ça? (sourire)

La même place que les livres si ce n'est que j'achète moins de DVD et de CD  que de livres.

Disons que j'achète que les films des artistes que j'adoooore!

T'inquiètes, ils ont une bonne place!


Question inévitable ...

As tu déjà songé à écrire?

Oui j'y ai songé et non je n'écrirais pas .

C'est pas mon truc!


Peux tu nous partager une citation sur la lecture qui représenterait bien ton état d'esprit?

Je n'ai pas de citations.

Toutes celles que je vos me conviennent.


Sinon Bookscritics c'est qui dans la vie?

Question facultative (sourire)

C'est une bonne question (sourire)


J'ai tout de même essayé! (sourire)

Qui ne tente rien n'a rien!!!


Merci infiniment Sofia pour tes réponses sincères et spontanées!

Je te souhaite une très belle continuation!




















mercredi 14 octobre 2020

 FOISE COSSON

IN EXCELSIS

ROMAN INSPIRE DE FAITS REELS

AUX EDITIONS  ENCRE ROUGE

210 PAGES


In Excelsis..

Dans ses plus hauts degrés, j'ai flotté , titubé, déraillée solitaire dans cet estuaire où la réalité a dépassé l'imaginaire.

Un lierre noir de désespoir s'est agrippé à moi dans cette folie décorée , cette terre bâclée , ces chimères éventrées où j'ai rencontré la mémoire cryptée , l'enveloppe déchirée d'une éblouissante échappée belle.

Sophie, c'est comme ça qu'elle s'appelle..

Son nom résonne , ses souffrances m'emprisonnent , son bonheur me badigeonne .

Courbée dans l'enfer, dans ses commotions , les gestes pulsions d'une parodie épuisée , crevée, rejoint la noirceur des jours trompés , d'une chair arrosée de flux forcés, le silence sacré qui présage le pire des orages..

In Excelsis...

Des jours et des nuits j'y ai pensé..

Qu'allais bien pouvoir faire de toutes ces secousses, ces serrements de coeur, ces souvenirs constellés de blessures , de chagrin et ces larmes que je n'avais su retenir et qui avaient déferlé en flots salvateurs?

Allais-je me dérober ou m'immerger phagocytée par tous ces relents aux tourbillons incessants?

J'ose dans cette apothéose d'affreusetés , libérer enfin mon air oxygéné par l'overdose de cette vie éclatée , ourlée d'instants viscéraux.

Allais -je trouver les bons mots?

Les mots qu'il faut?

Un ciel balayé de son bleu et voilé de ses bleus à elle..

Dans ce décor pillé où le bonheur continue d'injecter doucement , péniblement son miracle dans la moelle de la vie qui timidement palpite encore , mon regard de lectrice s'est accroupi devant la litanie de ce destin brisé.

Dans cette marée noire , à l'abandon , j'ai pris possession de tout sans protection..

Les coups de poings dans le ventre, les claques, les humiliations à répétition , les fausses illusions..

Un tour de survie , un sépulcre de vie que je vous partage dans cette lecture bouleversante.

Je n'ai rien pu lire pendant trois jours , j'attendais les premiers apaisements..

Tout m'aurait semblé si dérisoire.


Foise Cosson se consacre à l'écriture depuis une quinzaine d'années , In Excelsis est son premier roman publié.

Il est insufflé par des faits et des témoignages réels rencontrés dans son parcours professionnel.

Pendant plus de vingt ans elle s'est généreusement occupé d'une association d'aides ménagères.

Foise Cosson est une auteure pleine d'humilité , d'une vibrante sensibilité et une grande amoureuse de la littérature.

Et c'est sana rature , que je lui déclare ma profonde admiration .

Ce récit est violent, insoutenable, inoubliable..

Il restera en moi, pendant très longtemps tout ce qu'elle a su y mettre..

Je vous fait part du mot de l'éditeur , on n'aurait pu mieux dire!

"Une écriture à l'os qui nous fait descendre en apnée dans l'intimité d'une jeune femme .

On n'en remonte pas indemne."


L'HISTOIRE

Un matin qu'elle pensait comme un autre depuis tant d'années, Sophie découvre le corps de son mari sans vie.

S'ensuit, le vertige assourdissant des souvenirs enfouis , des douleurs planquées dans la misère de ses jours..

Ce trop plein de pudeur et de honte aussi qui l'avaient baillonné ..

Otage d'un passé où il va bien falloir réapprendre à vivre , sans peurs , se réapproprier une dignité, une personnalité.

Cette liberté , cette sérénité qu'elle avait tant souhaité ne pourra se faire qu'au prix fort.

Encoquillée , elle va cracher ce sort , se vider de ce venin qui circule malgré elle depuis si longtemps.

Ce résumé se veut succint bien volontairement.

Je vous laisse tout le soin d'appréhender l'histoire et ses priorités au gré de votre propre sensibilité, de votre propre vécu.

Je ne veux scier ni les intentions de l'auteure ni votre approche de ce roman.

Ce que vous découvrirez , vous ne pourrez plus jamais l'oublier.


MON AVIS


Un roman avec pour toile de fond de profondes vérités et expériences universelles.

Le deuil, la perversité , la détresse humaine et la tentative de résilience sont arborés avec poigne et puissance.

Tout est à l'état brut, sans concession et sans édulcorant.

Le personnage de Sophie nous colle à la peau et à l'âme.

Sophie est un concentré de toute la complexité humaine .

Une héroine miroir , qui sollicite notre mémoire , une psychologie ciselée dans une réalité qui la rend criante de crédibilité.

On s'empare de ses champs de bataille, on emprunte son chemin , le personnage nous happe du début à la fin.


Un roman construit intelligemment et simplement , accessible dans sa compréhension.

Un évènement de départ qui va déclencher une succession de projections entre présent et passé sans jamais entraver la fluidité de la lecture.

Aucune notion de confusion, ce qui est pour moi un point essentiel, ne pas se perdre dans l'enchaînement des évènements.

Les chapitres sont courts et sont de petites séquences de vie , j'ai bien apprécié aussi cette approche.


 LA PLUME DE L'AUTEURE

Un grand coup de coeur pour ce style magistral!

Et je pèse mes mots car si j'apprécie certains styles , mes coups de coeur sont en revanche assez rares.

Chaque mot est pesé, à sa juste place , l'écriture est travaillée et à la foi instinctive.

Double prouesse littéraire!

Le vocabulaire employé est parfois incisif et cru accentuant les faits et la représentation que l'on peut s'en faire.

Une verve puissante et bien trempée!

La plume retranscrit au plus près tout les états d'âme.

Une plume qui scande la réalité dans sa plus juste et fragile approche.

Une plume fracassante et affective.


J'ai tellement envie de vous dire qu'il faut absolument le lire!

J'ai pris une "baffe littéraire" !

La résilience est le message fort et phare de ce roman.

Un malheur n'est jamais pur, un bonheur non plus...

Cette capacité à vivre, à réussir envers et contre tout ...

La résilience est la plus belle des facultés humaines car c'est par elle que tout recommence...


PASSAGE

"Les nuits ne se ressemblent pas , il y a celles où je m'écroule anéantie par le sommeil et puis les autres.

Je les appréhende et traîne ma solitude récente devant la télé.

Je pensais que cela aurait été plus facile , que l'absence allait me donner des ailes , que cette liberté nouvelle me ferait danser.

Je me suis trompée.

Je revis le passé , ma mémoire le convoque sans prévenir."








Une histoire de résilince 







 









 





vendredi 9 octobre 2020

MARJORIE LEVASSEUR

NE LUI DIS PAS QU'IL ME MANQUE

 ROMAN  FICTION

312 PAGES

AUTOEDITION


Le manque...

Ce mot abstrait, puissant, envahissant parfois même terrifiant qui contient tout un monde d'angoisses, d'incertitudes et de questionnements.

Le manque, ce vide qui nous remplit et submerge toute tentative d'exister au présent.

Ce rail sinueux où l'on ose à peine poser son regard sans savoir ce qu'il y a juste devant et sans savoir ce qu'il y aura demain.

Une morsure qui susurre dans l'écho des jours et tracent autour des yeux le trait des nuits

Une éloge de faiblesse, un lien meurtri, un exil d'années écorchées , cabossées par ce tout petit mot.

Devant les grilles de la vie, coeur étranglé et sanglot noué , s'enfuir ou s'emparer de ce qui est perdu, inconnu , réveiller les vieilles encoches de l'âme?

Oui mais..

Demandez à un oiseau de s'envoler avec une aile

Demandez à quelqu'un de marcher sana avancer

Demandez à un fleur de grandir sans eau

A bien des égards , on peut vivre sans tout ça...

Mal, bancal, mais on peut.

Les êtres comme les arbres ont besoin de racines solidement ancrées pour défier toutes les intempéries de la vie.

Ranger le désordre , pouvoir s'observer , nettoyer le passé , ne pas avancer masqué 

Prendre son courge à deux mains pour demain...

Comme le dit Soren Kierkegaard:

"La vie doit être vécue en regardant vers l'avenir mais elle ne peut être comprise qu'en se tournant vers le passé."

Autre bizarrerie de la vie, comment se fait il que ce qui nous est inconnu arrive à nous manquer?

S'ajoutent alors à nos propres réflexions, nos introspections le reflet pas toujours bienveillant d'une société aux modèles bien définis et inviolables auxquels il est souvent difficile de s'affranchir.

A quoi le manque nous renvoie-t-il exactement?

A ce que l'on est?

A ce que l'on est pas?

A  une positivité malgré tout?


La recherche de soi , le manque ont été les fils d'Ariane de cette jolie lecture de Marjorie Levasseur dont je découvre pour la première fois l'univers et la plume.

L'auteure en est déjà à neuf romans en une petite poignée d'années..

Parmi eux:

-Quoiqu'il nous en coûte

-Plus douce est la vengeance

-Te revoir à Penn Avel

-Ces oiseaux qu'on met en cage

Une inspiration qu'elle puise dans les choses de la vie..


L'HISTOIRE

L'histoire commence par cette belle citation

"L'important , ce n'est pas la destination mais le voyage"

Robert Louis Stevenson


Lou est une jeune fille à l'orée de ses dix huit ans avec une petite particularité , elle attend déjà un enfant.

A l'instar de sa maman Elise au même âge...l'histoire semble se répéter

Et même continuité , elles sont seules à l'avènement de ce grand événement.

Lou et Elise ont une relation fusionnelle mais Lou est bien plus déterminée que sa maman au même âge.

Forte d'une expérience quasi "héréditaire"elle s'est posée les bonnes questions aux bons moments.

Elle ne sait pas grand chose sur son père et sa mère n'est pas très loquace à ce sujet.

Elle a grandi avec une place à prendre..

Alors que la vie grandit en elle, elle peine à ressentir cette joie, cette future maternité..

Elle n'est encore qu'une enfant avec ses blessures béantes.

Les non dits compriment sa vie 

Pourquoi s'est il éclipsé?

Pourquoi n'a t-il pas voulu de moi?

Pourquoi ne s'est il jamais manifesté

Comment pourrais je devenir mère sans  réponses?

Un matin , Elise trouve  une lettre sur le lit de sa fille..

Commence alors un long périple vers la vérité .

Un ailleurs sur un chemin meilleur.

Et ce petit agneau en peluche qui est il?


MON AVIS

CONSTRUCTION DU ROMAN

Un roman drôlement bien construit avec des intrigues bien ficelées et bien préservées.

Des parties , des chapitres, de cette structure je ne suis pas une fervente adhérente , je trouve que les partie énoncées en général sont sans intérêt et entravent la fluidité des chapitres.

Tout ceci est bien personnel bien entendu.

Un histoire sous forme de road trip qui permet un beau huis clos entre les principaux protagonistes, c'est la partie la plus longue du roman et à juste titre puisqu'elle permet au lecteur de s'imprégner des psychologies et des histoires des personnages.

Fondamentale pour la bonne compréhension de l'histoire.

Un scénario bien imaginé , une histoire qui roule c'est le cas de le dire!

Le récit à la première personne et au présent offre une belle proximité  de l'histoire pour les lecteurs.

Un lien direct , instantané que j'affectionne particulièrement.


LES PERSONNAGES

Ils sont vrais et attachants dans leurs dialogues et leurs monologues qui offrent une vraie transparence aux lecteurs.

Des personnages travaillés et ciselés d'une grande sensibilité avec des réactions bien réfléchies et justes.


UN TITRE...

Le titre est une petite phrase du roman à un moment bien précis , très émouvant d'ailleurs.

UNE COUVERTURE

Une couverture pleine de tendresse , colorée comme la vie et vous découvrirez le rôle capital de ce petit agneau en peluche.


LA PLUME DE L'AUTEUR

Une plume sensible avec pour vocation première l'émotion .

Fluidité , simplicité du vocabulaire, ce livre est tout public.

Un plume qui greffe les choses de la vies dans leurs plus infimes détails pour nous les retransmettre au plus vrai des ressentis.

Un roman doux et attachant


.PASSAGE"

"Parce que si j'ignore qui est mon père et pourquoi il m'a abandonné , alors je me sens totalement incapable d'être la mère qui lui faut ...C'est ...c'est ...comme si tout à coup je ne savais plus vraiment qui je suis.

Ma vie , c'est comme une chaise à trois pieds , elle est bancale tu vois?

Il lui manque quelque chose pour être stable , une cale ou un quatrième pied .Peut être que mon père pourra m'aider..."


Je vous conseille cette plume douce , exquise , où la vie s'immisce dans chaque interstice .






 











lundi 5 octobre 2020

 AVELYNE PEILLET

LE SPLEEN DU NENUPHAR

164 PAGES

AUTOEDITION

LIBRINOVA


L'âme tremblante est telle un nénufar à la montée des eaux.

La fleur noyée dans cette petite mare tangue  entre les roseaux et les feuilles échouées .

L'étang de nos vies est ainsi fait, des accalmies , des fausses quiétudes et des incertitudes.

Sous les eaux calmes se moirent parfois des marécages existentiels.

Agrippés au fleuve du temps , sur le radeau des jours, nous glissons sur les surfaces lisses qui bizarrement nous enlise de ses sables non mouvants.

Sur ces ondes un peu trop tranquilles , se froissent et se croisent nos désirs devenus paresseux.

L'immobilité des choses juste avant que la vie nous arrachent de ses ruses .

Le calme avant la tempête..

Le tréfonds d'un ciel déchiré par le cri strident d'une mouette de passage..

La menace d'une prochaine embarcation..

Ne plus se cramponner et suivre les vents contraires..

C'est dans l'air...

Et nous ne pouvons rien y faire!

Si certains amours riment avec toujours, il leur faut parfois faire bien des détours pour y parvenir à ce toujours!

Et voilà que le spleen s'invite en illustre compagnon , enroulant  nos âmes et nos corps de sa cape de mélancolie infinie..


LE SPLEEN DU NENUFAR

La délicatesse d'un titre , une histoire à l'itinéraire poétique..

Un accent de romantisme moderne.

Je rencontre Avelyne Peillet sur réseau social, elle me propose son livre, à la lecture du titre je dis oui d'emblée!

Je suis très sensible aux titres...

Et c'est dans une petite buée d'heures heureuses que je découvre son univers.

Avelyne Peillet est professeur d'anglais et rêveuse compulsive.

De ses contemplations naissent:

-Les enfants de néocité

-Le spleen du nénufar

Et

-La nuit de l'ange

"Romain"


Suivez moi lecteurs , je vous emmène au pays où la poésie et la vie se confondent , où les émotions et les mots tiennent toujours leurs promesses!

Deux destins entrecroisés ...

La bizarre comédie de la vie..

Mais paraît il on ne peut pas trouver la paix en évitant la vie..


L'HISTOIRE

Julie Plassier  est une femme épanouie à priori , elle est parvenue à se construire la vie qu'elle souhaitait...toujours à priori..

Un métier de traductrice, un gentil mari et deus beaux enfants.

Tout semble terriblement parfait et réglé comme du papier à musique.

Alors qu'est ce qui cloche?

" Alors pourquoi ça dérape?

Des crises j'en ai déjà eues , j'ai  déjà divorcé une fois , je ma suis battue pour avoir un enfant qui n'arrivait pas , j'ai eu un parcours professionnel chaotique pendant les vingt premières années , alors?

J'aimerais me dire que la galère est derrière moi et que maintenant tout va aller pour le mieux .

Alors pourquoi c'est loin d'être le cas?

A présent je ne suis plus la même ni physiquement ni mentalement .

Alors que se passe t-il?

J'étais pourtant pas mal dans cette vie que je me suis construite avec patience, à la sueur de mon front.

Tout change constamment.

C'est notre réalité d'être humain..."


Jean Robin responsable de communication d'import export en produits pharmaceutiques.

Il est marié à Olivia sophrologue avec qui il a un un petit garçon.

A priori tout baigne!


Julie et Jean se rencontrent dans un bar pour un rendez vous professionnel.

L'effet est assez immédiat.

" Elle avait ce sourire ..

J'en suis encore tout retourné !

Pourtant , elle ne payait franchement pas de mine

Dun moins c'était ma première pensée en la voyant assise là et avant qu'ele me sourie de cette façon.

Elle m'intimidait , moi qui ne suis pas timide pour deux sous."


L'effet est miroir pour Julie

Un jour deux sourires ont scellé l'éternité d'une histoire.

Une relation passionnée s'ensuit pour nos deux protagonistes , de courte durée étant donné leurs engagements respectifs.

La séparation s'impose inéluctablement.

Un amour cloué , interrompu en plein vol.

Chacun reprend alors comme il peut le cours de son existence sans savoir que ce qu'ils ont vécu sera le point d'orgue à de profonds changements .

Les épaisses cendres du passé s'entassent dans les rêves nantis.

Tout est embrouillé et le chemin sera encore long avant que les astuces illuminées de la vie n'étincellent...


MON AVIS

CONSTRUCTION DU ROMAN

L'histoire est bien imaginée , le récit très immersif grâce à des chapitres articulés de manière assez singulières.

Le flash back est bien utilisé et la technique du monologue également

Jean tient un journal intime ou il confie de manière tout à fait touchante ses ressentis , ses craintes.

Ca transpire la sincérité masculine et j'ai beaucoup ri à l'évocation de tous les noms d'oiseaux qu'il donne à ce journal!

Julie, elle , s'adresse aux lecteurs ce qui crée un lien intime à la lecture et semble nous solliciter sur tous les événements.

Très amusant!

Le livre se scinde en plusieurs parties contenant les chapitres .

Au début j'ai trouvé ça un peu fouillis mais au final je m'y suis pas mal adaptée même si je ne suis pas très adepte de toute cette organisation un peu brouillon.

Chaque partie commence avec trois vers poétiques , j'ai apprécié l'originalité de l'initiative.


La petite pépite c'est l'épilogue très inattendu!


LE STYLE DE L'AUTEUR

Le style n'a rien de vraiment exceptionnel , il est agréable et fluide mais sans particularité.

J'ajouterais quand même que le contenu est très vivant et les notes d'humour sont vraiment une plus value.

L'ensemble offre un univers assez poétisé et romancé.

Et l'on ressent de façon très palpable le caractère onirique de l'auteure.


LES PERSONNAGES

Ils sont le point fort de l'histoire.

Vivants, attachants, se livrant sans calculs, sincèrement et très spontanément.

On a l'impression de les voir vivre devant nous , c'est assez théâtral!

De vraies prestances scéniques!


LE TITRE

Le titre m'a séduite comme je l'ai annoncé plus haut..

Deux associations de mots qui collent à l'histoire mais qui sont aussi un élément important d'un passage.

A découvrir!



J'ai été ravie de cette lecture assez originale qui fuit un peu les romances stéréotypées que l'on voit fleurir un peu partout et un peu trop.

Je vous laisse chers lecteurs, en espérant vous avoir donner l'envie d'avoir envie et non le spleen!


























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 LE GRAND MEAULNES D'ALAIN -FOURNIER "Pour la première fois , Meaulnes sentit en lui cette légère angoisse qui vous saisit à la fin...