dimanche 28 novembre 2021

 ANNE- MARIE BOUGRET

LES SOUVENIRS D'ANNA B

RECIT AUTOFICTIF

159 PAGES

AUTOEDITION


"Le rêve , ce n'est que de la vie éperdument dilatée."

Jules Renard

Au réveil d'un rêve , nous souhaiterions tous pouvoir se rendormir pour le poursuivre, le saisir entièrement avant qu'il ne s'enfuit..

Et pourtant dans sa grande intelligence il a déjà filer de fins détails dans l'intimité de nos pensées.

Un mystère presque dévoilé en indices éclairés. 

Le rêve en point d'orgue à une mémoire, à une histoire, à une véritable quête identitaire. Nous avons tous une histoire de famille, des secrets enterrés ou bien gardés. Des silences envahissants dans les allées du souvenir , des questions essentielles qui cherchent des réponses salutaires.

Ce chemin laissé par nos aieux, nos prédécesseurs apostrophe notre présent sur lequel on essaie parfois maladroitement de poser notre propre tracé intérieur. Chaque être , sur cette terre, trace un trait, son propre trait et puis disparaît. 

Nos souvenirs, nos fragments du passé , toutes ces personnes rencontrées tissent ainsi la transmission invisible qui involontairement nous guidera vers nos choix . Chaque être se modifie au gré des événements le long de ce fil rouge que représente notre mémoire, nos racines, notre histoire familiale.

Notre mémoire, cet "avoir" , ce devoir que nous avons de la convoquer afin qu'elle nous libère pleinement. Trouver sa vérité en déjouant les traces fanées ou oubliées , creuser, fouiller , faire des détours. Oui, je crois au pouvoir des détours pour se retrouver..

Descendre en soi, loin de nos destinées fuyantes, se réapproprier nos souvenirs immiscés et martyrisés par le temps. En assimiler, leur intégrité , leur singularité et leur authenticité..

Pour être soi-même il faut être quelqu'un , et pour être quelqu'un il faut connaitre son histoire.

Coeur battant , laissons lui à cette mémoire, ses puissants instants.


Je vous présente aujourd'hui un court roman auto-fictif , celui d'Anne Marie Bougret, cette histoire c'est la sienne dans ses grandes lignes. 

Anne -Marie Bougret est une ancienne danseuse , elle a ouvert sa propre école à Bourgoin -Jallieu qu'elle a dirigé pendant 22 ans. 

Aujourd'hui , elle consacre son temps à l'écriture, les souvenirs d'Ana B est son quatrième opus après:

-Intrigue chez Virginia Woolf

-Ludovic et e voleur de regard

-L'histoire d'amour d'Anna B


L'HISTOIRE

Suite à un rêve troublant de précision , Anne Marie Bougret va alors partir à la recherche de son histoire, tout ce que sa mémoire a omis ou retenu..

Sa vie de petite fille avec sa maman Odette et ses soeurs , Catherine l'aînée et sa jumelle Françoise.

Son peintre de père et la Rô sa grand mère bien aimée qui tenait un café , une maison à colombage du onzième siècle , place Saint Pierre à Montluçon. 

Une vie , à cette époque qui semble tout à fait ordinaire mais dont certains événements vont conditionner sa vie d'adulte à venir..

Le poids des hommes , la condition féminine, sa séparation avec sa jumelle , la distance avec sa mère .

Tout un monde où l'on vit , où l'on survole sa vie en esquivant les remontées du passé.

Ses recherches l'amèneront à découvrir d'impensables secrets, d'incroyables personnes, toutes ces clés qui lui donneront accès à une certaine sérénité. Elle voyagera jusqu'en Turquie , elle comprendra pourquoi peu à peu son existence l'a mené vers cette insondable solitude, cet égarement d'avec les siens..

Sa volonté de ne pas donner à son tour la vie..


Une histoire livrée avec beaucoup de sincérité , de tendresse aussi, la quête émouvante d'une vie ,des souvenirs choyés par une plume délicate et bienveillante. Mais aussi de vraies questions existentielles, identitaires, l'amorce d'une voix de féministe pour l'auteure, trop souvent chahutée et révoltée par les comportements masculins dans son enfance.

Une solitude assumée plutôt que d'incessants tourments, accepter ce qui est et ce qui n'est plus, vivre en harmonie avec tout ce que l'on sait et tout ce qu'il vaut mieux ignorer.

Un roman qui finalement nous repositionne , nous rend nostalgique , nous renvoie à notre propre histoire , en chemin sur les lieux de notre enfance.

Un style très imagé , très vivant mais dans lequel baigne incontestablement les traces du manque et de l'absence..

A lire vraiment..


PASSAGES

"En écrivant ces lignes, je prends conscience qu'à partir de mes huit ans , les séparations se sont succédé à la chaîne , éparpillant les membres de ma famille aux quatre vents de l'abandon."


"Comme solution à ses souffrances , elle a choisi la solitude , le détachement , la contemplation . Si je ne lui téléphonais pas , notre relation n'existerait plus depuis longtemps. La fragilité des liens est notre marque de fabrique . Nous avons appris à faire avec."











mercredi 17 novembre 2021

 PATRICK CHAVARDES

L'AMOUR, SURTOUT L'AMOUR

EDITIONS EX AEQUO

COLLECTION ALCOVE -VIBRATO 

147 PAGES



Un mot, un entraineur d'imaginaire , un déferlement inconscient , un trafiquant d'âmes, un naufrage de volupté..

Vous voyez de qui je parle?

L'Amour évidemment!

Ce sentiment vaporeux, compliqué à matérialiser. Ses élans et ses évanouissements supposés..

Aucun amour est éternel , semble t-il, mais tout amour qui prolonge encore l'amour est une grâce posée sur les affres du temps et des existences. 

Un gage illusoire d'éternité..

L'amour et ses baptêmes d'expressions, ses escortes de contradictions. 

"Suis moi, je te fuis"

"Fuis moi, je te suis"

"Je t'aime, moi non plus"

Un sentiment en forme de paradoxe, aussi incontrôlable qu'un éternuement et qui comme tout paradoxe, détient sa vérité.

Quelque part entre émotions explosées et vide incommensurable . 

Entre les détails qui embellissent , les dimensions perdues ou exagérées. Les cavalcades de confessins et les peurs de la séparation et de l'abandon.

L'amour ce collaborateur de bonheur, cet astre aux rayonnements insaisissables 

Ce possédé de lumière aveuglante..

Aux détours d'une vie, aux délais d'une vie , la seule , l'ultime recherche qui vaille.

L'intervalle de beauté , quelque part entre supercherie de l'illusion et fantasmes.

Nous y croyons ou nous y avons cru, nous l'avons souvent réinventé pour qu'il continue d'exister..

La bénédiction, c'est qu'il y a autant de façons d'aimer , qu'il y a de coeurs..

Vécu, oublié, remémoré, réanimé, sa complexité nous est devenue familière.


Vous avez compris, l'ouvrage que je vous présente en ce jour parle d'amour , encore et toujours d'amour..

Il s'agit de Patrick Chavardès, auteur de récits , nouvelles , théâtre et paroles de chansons

Né à Paris, il a étudié la littérature et la philosophie, suivi les cours de théâtre Daniel Sorano.

Il a également crée un atelier d'écriture à l'Université Populaire de Chalon-sur-Saône.


Je remercie , par ailleurs , Jeanne Malysa , directrice de la collection Alcôve Vibrato des éditions Ex Aequo pour cette très belle et enrichissante découverte.

Ce petit roman est composé de trois nouvelles, trois profils d'hommes et leurs parcours souvent chaotiques de l'amour mais en incessantes recherches, en éternels croyants du sentiment.


- UNE PETITE ETERNITE

Un éditeur confronté à la solitude après une rupture , Le temps est parfois un ami , une porte se ferme , une autre s'ouvre doucement et quelqu'un s'invite à sa table.

-IMPOSSIBLE NADIA

Un jeune rentier , cultivé , un peu esthète et joueur approche celle qui désire .

Il prend plaisir mais ne la trouve pas à la hauteur de son attente. A t-il été trop vite?

Sous le signe de la patience et de la tendresse , une deuxième chance n'est jamais exclue.

-L'AMOUR , SURTOUT L'AMOUR, qui a servi de titre au roman et pour cause...

On y découvre un écrivain décalé qui flâne dans Paris avec les fantômes de son passé . Par hasard , il retrouve Julie , son amour de jeunesse et ils évoquent leurs souvenirs. Elle doit repartir, et c'est bien ainsi . Survient Sylvie , sa voisine et confidente..et qui sait plus?


Un recueil ou l'on assiste en huis clos à l'exploration de l'amour.

L'amour charnel, l'amour spirituel, peut on tout avoir en amour?

Comment être sur d'aimer?

Comment reconnaître le véritable amour?

Existe t-il?

J'ai beaucoup aimé les élucubrations de ces trois protagonistes, leurs versions et leurs conceptions parfois très inachevées et tourmentées de l'amour.

 Ils  fouillent âmes et désirs, mais savent-ils seulement ce qu'ils recherchent?

Tout semble être extase , puis l'heure d'après , plus rien ne va...

Un véritable aspect initiatique de la recherche du sentient, de cette pleine complicité du corps et de l'esprit.

Les récits sont sincères, bruts dans leurs contenus, de vrais confessions masculines.

L'écriture est instinctive, errante comme une nuit sans fin..

Des expériences ricochées, des paradoxes, des mêlées intérieures..

Ce roman est le plus court chemin pour aller au bout de l'amour..

Et puis j'ai trouvé qu'il y avait une légère ressemblance avec le style de Samuel Benchetrit..

Une belle découverte pour moi, même si j'ai parfois tourné en rond dans la ressemblance de certaines situations .




PASSAGE

" Une nuit sans lune tombe lourdement sur Paris.

Tourné vers Sylvie , Paul oublie , la mort . Je t'aime , lui dit-il tout bas , si bas qu'elle ne l'entend pas .

Recroquevillée contre lui , elle l'attend à la lisière du sommeil , au creux de ce lit où il l'a attendue si souvent sans savoir."










dimanche 14 novembre 2021

 MAGGIE O'FARRELL

L'ETRANGE DISPARITION D'ESME LENNOX

EDITIONS 1O/18

240 PAGES



"La seule différence entre un fou rire et un rire fou, c'est la camisole."

Pierre Doris

Quand l'intelligence, la différence où la foudroyante lucidité deviennent des fractions de folie, entérinées par les poisons mondains que sont les conventions.

La folie des autres, la folie des nôtres, la peur tétanisante  de la déconvenance où chaque pensée spontanée ou obscure opprime une vie défiante , immobile et sans somptuosité ni impertinence .

Des préjugés en guise de grelots de liberté , une erreur tournée en épi de folie, un élan contre les codes établis. La folie, ce concept indéterminé de sens et exempt de définition. Humaine, subjective , involontaire , créatrice ou visionnaire, tout reste encore à élucider.

Je vous raconte aujourd'hui l'histoire d'une vie emmurée, volée , une incursion dans une folie présumée/

Maggie O' Farrell est une écrivaine et journaliste irlandaise . Ses oeuvres mettent l'accent sur la psychologie des personnages . Elle avoue avoir été très influencée par Charlotte Bronte, Albert Camus et Virginia Woolf. C'est donc, pour moi, le premier roman de cette auteure que je découvre.

Un roman glaçant, édifiant, remarquable, un vrai talent britannique.

L'HISTOIRE

A la suite d'un drame familial, la famille Lennox , installée en Inde , s'exile en Ecosse. Esme et Kitty sont deux jeunes soeurs que tout oppose . Kitty est dans le moule de la culture victorienne, respectueuse de ses exigences et de ses diktats. Un modèle qui finira par la détruire..

Esme , elle, se distingue en tout et pour tout. Farouchement éprise de liberté et de vie, déjà féministe sans le savoir, elle va provoquer cette société, cette éducation qu'elles dénoncent un peu de façon innocente , il faut bien le reconnaître. Et puis un jour, elle commet l'impensable, l'irréparable. Pour éviter l'opprobre , sa famille va alors prendre une décision irrévocable et terrible.

C'est ainsi , qu'à l'âge de seize ans, Esme disparaît du paysage. Elle sera enfermée à Cauldstone , un asile psychiatrique d'où elle ne ressortira que soixante ans plus tard lors de sa fermeture.

C'est Iris , sa petite nièce qui viendra chercher cette grande tante qui jusque là fût une parfaite étrangère. A cet instant, tout est déclenché et plus rien ne cessera jamais .. 

L'arbre de la vie et des souvenirs déroulent ses vieilles branches et ploient sous le poids des vérités oubliées et bafouées.  Les lourdes  portes de l'oubli sont grandes ouvertes et la mémoire dessine le chemin des réminiscences qui s'interprètent au présent..


Un roman stupéfiant, triste à mourir empreint de contrastes avec des pointes de légèreté et d'élégance.

La condition féminine de ce début de dix-neuvième siècle , ses corollaires, sont retranscrites avec beaucoup de justesse et de subtilité. La plume est sans fioritures, sans démonstrations flagrantes mais pourtant une certaine émotion s'en dégage. Le personnage d'Esme est bluffant , une psychologie à multiples facettes qui nous donnent tantôt l'impression d'en être proche , tantôt l'impression qu'elle nous fuit , insaisissable. Il faut savoir que ce roman est à plusieurs voies, des monologues intérieurs qui peuvent dérouter car ils ne sont pas dans un ordre chronologique précis. On virevolte d'une époque à l'autre et d'une personne à l'autre sans transition et sans répit. 

C'est un peu déstabilisant au début puis on s'y habitue .

Une fin dont je ne vous dirais rien, mais d'une grande subtilité, surprenante..

La folie et la sagesse se côtoient intimement , pour finalement , fusionner en destinées identiques.

Des secrets de famille, des révélations ,une atmosphère pesante mais addictive.

Tout le charme de la littérature britannique ..

PASSAGE

Les deux infirmières ont passé chacune un bras sous les siens et la traînent à l'étage inférieur , le long d'un couloir. Ses talons râclent le sol. Elles la maintiennent avec une telle force qu'elle ne peut pas bouger. L'hôpital lui fait d'un film projeté à l'envers . Esme voit un plafond haut , une série de lampes , des rangées de lits , des formes humaines tassées sous les couvertures. Elle entend tousser, gémir , quelqu'un parle tout seul , quelque part. Lorsqu'elle tourne la tête vers la fenêtre , Esme voit des barreaux qui montent et qui descendent. 

Oh mon Dieu , lâche t-elle ..










mercredi 3 novembre 2021

 SACHA STELLIE

ROUE LIBRE EN KALEIDOSCOPE

ROMAN FICTIF

263 PAGES

AUTOEDITION


Les mots en partant, m'ont dit qu'ils reviendraient..

Ce qu'ils avaient oublié de me dire , c'était qu'ils pouvaient parfois se manger, se voir, se sentir, se calculer ou être colorés..

Je suis un phénomène étrange , une force mystérieuse et éparpillée. Parfois, j'isole aussi mes sujets car mes conversations deviennent incompréhensions pour les autres.

Je suis aussi une poésie brillante, intelligente et pétulante. Pour certains poètes, je peux être  une figure de style. Une eau pétillante qui bulle et éclate dans les esprits un drôle de son . Je suis l'art de mélanger les sens, ils se croisent, ils sont à double sens ou alors ils n'en en ont aucun !

Finalement, en chaque sens, sont les cinq autres. 

Je suis la synesthésie , un trouble de la perception des sensations , j'associe plusieurs sens à un seul stimulus. 

"Ainsi, je mange rose , je vois sucré" disait Michel Onfray.

Vous saisissez mieux?

Un vrai bazar neurologique donc involontaire.

Mais Sacha Stellie avec qui tout rentre dans le désordre , a voulu parler de moi dans son roman, et comme à l'accoutumée , elle m'a poétisé, elle m'a bien expliqué ,et elle a même réussi à me guérir.

Un sujet bien singulier où l'auteur sait nous emmener dans les hautes sphères de la pensée, de l'inconscient et de la mémoire. Car oui, toute perception est déjà une mémoire.

J' ai replongé avec délice dans l'univers de Sacha Stellie, un peu comme revenir sur un lieu précieux, un besoin impérieux d'être là, où tout commence, où tout finit..

Ce que j'aime par- dessus tout chez cette auteure, c'est cette incommensurable urgence de vivre qu'elle exalte de sa plume, un peu comme ces brèves journées d'hiver dont il faudrait en saisir, tous les rayons, toutes les lumières avant que la nuit ne lâche ses filets. Déceler le beau, l'instant, que l'on a pas toujours le temps de voir.

Sa plume est le grand réceptacle de tous les spectacles de l'existence.

Mais revenons en à l'histoire..

Léopoldine a 27ans, elle est actrice voix et vide. Elle est aussi amnésique depuis un accident de voiture. Elle vit l'instant, elle vit succinctement. Elle a l'air heureux, elle cède à chacune de ses pulsions sans trop se poser de questions. De toute façon , elle n'aurait pas de réponses , alors à quoi bon? Cet oubli de la vie lui permet l'insouciance, la légèreté et la désinvolture totale! Elle rit de tout et ses réactions sont pour le moins surprenantes et déroutantes pour le commun des mortels.

Et pourtant son passé recèle de noirceur et de douleurs, mais elle ne le sait pas encore..

Un jour , le destin lui met Marceau  entre les mains...

Et c'est le coeurembolage!!!

Marceau est physicien et sur le point de se marier. Un carcan de vie , un horizon étriqué , une existence de faux semblants écrasée de conforts , il boue de tout envoyer valdinguer, il bouillonne de trouver du nouveau, du beau , de l'aérien! Qu'on lui donne l'oubli pur!

Lui aussi arbore un passé sombre et aliénant..

A eux d'eux , ils vont réemployer la vie, faire fusionner leurs vécus, déterrer leurs vérités..

L'itinéraire de deux coeurs cabossés , des voyages précipités où l'on se perd à l'infini aux aboutissements désangoissée , ils vivent leur plus belle version d'eux mêmes loin des souvenirs martyrisés par le temps.


Encore un roman fort de Sacha Stellie, une histoire originale tissée sur un thème peu exploité .

On vacille entre légèreté et noirceur avec pour double fond une intrigue inattendue et terrible.

La plume sait manier tous les revers de la psychologie humaine, ca, c'est le point fort de Sacha Stellie!

Les mots sont triés, visualisés empreints d'une vraie force de frappe.

Mais il y a aussi un véritable travail de recherche sur la "synesthésie" et une préface rédigée par Vincent Mignerot , fondateur du projet "Synesthéorie" qui a pour objectif l'étude des synésthésies.

En post face une playlist de textes et de musiques d'Adrien Plaza.

Superbe!

Je terminerai cette chronique avec un passage et la citation de début de roman choisie par l'auteure..

"L' ennui avec le mal , c'est qu'on s'y habitue, il faut du génie pour réinventer."

Jean Paul Sartre


" Cette absence de souvenirs qu'elle juge handicapante ne lui permet-elle pas aussi cette innocence?

N'est-il pas en train de commettre une grossière erreur en essayant de la faire ressurgir ?

Et si la mémoire retrouvée , ce vide comblé scellait finalement son malheur?

La gorge de Marceau se serre et la douleur revient . Il lutte , la clef dans la serrure . Il entend les pas joyeux de Léo qui dévalent déjà les marches. Son rire extravagant résonne dans toute la cage d'escaliers. Mais tous les passés ne sont pas sordides."











 

  MARIE-LINE FRADET RESTER DEBOUT EDITIONS LE LYS BLEU 132 PAGES C'est par le monde que nous naissons mais c'est souvent dans la rup...