mercredi 20 mai 2020

SEVERINE  VIALON

AIME MOI SI TU PEUX

ROMAN SOLIDAIRE

180 PAGES

EDITIONS SEVYLIVRES

PREFACE DE MR COTTET  CHRISTIAN 

DIRECTEUR GENERAL DE L'AFM TELETHON




Si la vie est un bonheur , un enthousiasme qui se gagne, elle est aussi  une " maladie" dont on espère guérir le plus tard possible.
Ne sous estimez jamais le pouvoir de la vie, il est transmissible et très contagieux !
Oser, risquer la perplexité de l 'inconnu à chaque instant, estimer sa préciosité..
Comment y parvenir?
Cette vie souvent couronnée du meilleur comme du pire..
Cette vie toujours prête à sourire, à rire où à faire souffrir..
Que faut il vraiment pour en respirer les poussées violentes?
Comment faire pour affoler chaque battement de coeur?

Si vivre se résume souvent à peu de choses, elle peut aussi devenir un véritable combat voire un art!
L'art de vivre ou de survivre.
Apprivoiser, lutter, déjouer les aléas, se résigner, se ressaisir, hurler dans le noir, s'écrouler mais se relever..
Repartir; bancal..mais repartir!
Pantelants devant nos hasards, nos fatalités,nos résonances et nos exubérances..
Continuer ce chemin tortueux, ce chemin merveilleux.

Une vie singulière ancrée dans l'ordinaire, une collection de joies et de peines, de chaos et de beau..
De métamorphoses en apothéoses , trouver son propre tempo.

Mais qu'en est il quand la maladie vient se greffer , s'insinuer incognito dans chaque geste , quand elle vient plomber même les plus grandes joies..
Quand la plainte douloureuse devient psaume du quotidien..
Quand elle brutalise, malmène et sidère.
Quand elle mutile, quand elle diminue, quand elle dissimule..
Quand elle est menace vitale..

Comment faire face à l'angoisse , à la mort , aux fragilités des liens qui nous unissent à ceux qu'on aime?
Comment ajuster la dimension psychologique?
Au delà du pôle somatique, comment intégrer la maladie dans son histoire?

Et si la maladie était un voyage vers soi , au bout de soi par de multiples petits essayages de petits "moi"?
Une duplicité de la nature..

Une histoire parmi tant d'autres, que nous raconte l'auteur dans ce court roman , plein de sensibilité , d'habilité et de justesse.

SEVERINE VIALON   a été professeur des écoles .
Elle est aussi titulaire d'une licence d'anglais à l' université François Rabelais à Tours.
Auteur autoéditée de trois romans
-Entre père et fils
-Marre des adultes
Et de deux recueils de poésies
-A fleur de coeur
-Poe aime Noel

C'est avec son dernier roman que je découvre la générosité de sa plume.


MON RESUME

Je démarre avec deux citations dûment choisies appuyant les thématiques du roman.

"La maladie ne s'intéresse pas à ceux qui ont envie de mourir"
Laurence Durrell

"La douleur est une grande institutrice , elle nous révèle bien des secrets que la joie ne connait pas."
Alfred Auguste Pilavoine



Angèle est une jeune femme qui compose depuis son plus jeune âge avec une maladie génétique et orpheline.
L'AMYOTROPHIE SPINALE
Maladie entraînant l'atrophie des muscles , la dégénérescence des cellules nerveuses situées dans la moelle épinière qui commandent l'activité musculaire.

Si Angèle est clouée sur un fauteuil roulant , elle n'en demeure pas moins un vrai symbole de courage et s'applique chaque jour à vivre le plus décemment et dignement possible.
Un travail qui la comble dans lequel elle s'investit pleinement , une maman avec qui elle entretient une relation fusionnelle et un homme Guillaume qu'elle aime éperdument et qui lui rend bien.
Un vrai pilier de vie , son plus solide repère.
Une vie qui semble , à priori, assez "normale" en dépit de l'omniprésence de la maladie.
Des jours avec, des jours sans..
Elle s'en accommode , ils s'en accommodent;
D'humeurs chancelantes en énergie étincelante , ainsi s'écoulent  les journées chahutées d'Angèle.
Pourtant un jour particulier va tout faire basculer..
Tout ses petits bonheurs si précaires , toutes ses maigres certitudes qui la sécurisent vont la faire chavirer vers des événements longtemps occultés mais qui font partie intégrante de son histoire et de ses origines.
Je ne vous en dit pas davantage, à vous de le découvrir pas à pas sur le chemin émouvant d'Angèle.



TITRE ET COUVERTURE
Très en cohérence et en harmonie avec l'histoire.
Volontairement je n'en dirais pas plus au risque de spoiler, vous les comprendrez à travers votre lecture.


LE PERSONNAGE D'ANGELE

Angèle a une personnalité nuancée , elle a toute la maturité que sa vie et sa maladie lui imposent.
Mais elle est aussi une vraie jeune femme gaie , enjouée , contaminée par la morsure de la vie.
Angèle est pointilleuse dans ses réflexions et dans sa manière de se révéler.
Très expressive bien souvent , elle peut aussi se recroqueviller dans un mutisme qui heureusement ne dure pas longtemps.
C'est une jeune femme têtue qui va au bout de ses convictions.
Sa positivité l'amène à réussir brillamment ce qu'elle entreprends.
Instinctive , elle sait toujours les mots qu'il faut, elle est émouvante dans chacune de ses réactions.
Porteuse de vie avant tout , elle sait aimer et donner le plus beau d'elle même.
Je l'ai trouvé très pudique dans ses douleurs?dans ses ressentis.
Persévérante mais aussi très vulnérable , elle fait face avec ténacité à la maladie sans jamais oublier de protéger ceux qu'elles aiment et sans jamais oublier d'être une femme accomplie et épanouie.



L'AMOUR ET LA MALADIE

C'est presque un triangle amoureux !
Elle s'insinue dans l'intimité , elle est toujours là!
Donc. de l'adaptation de la compréhension , une sécurisation affective sont à mettre en place!
Une nouvelle gestuelle du contact se met en place dans un climat serein et de confiance.
Et de l'humour !
Effet garanti et booster d'amour!
Pour l'aspect plus psychologique?, valoriser l'image d'un corps dégradé n'est pas toujours facile.
Travailler son image , continuer à prendre soin de soi et s'aimer...pour mieux aimer et être réceptive à toute formes d'amour.
Tout ceci est très bien relaté et expliqué dans le roman de Séverine Vialon.



CE QUE J'AI AIME

L'histoire est calquée sur une réalité très juste.
L'auteur a pris soin de s'informer sur la maladie à travers un entretien téléphonique avec Mr Christian Cottet directeur général de l'AFM TELETHON .et de recueillir multiples témoignages auprès de gens atteints.d'amyotrophie spinale.


J'ai beaucoup apprécié outre le contexte de maladie , toute la positivité qui se dégage de cette histoire, de ce parcours de vie.
Un regard lucide mais pas compromettant .
La projection dans les projets , dans l'avenir donne un regain d'énérgie et d'espoir dans cette terrible fatalité que représente la maladie.
Les personnages sont vivants , attachants , on a l'impression de faire partie de leur vie  et de partager leurs joies et peines.
Une prise de conscience impérative et intéressante sur les maladies génétiques.
La plume de l'auteur est imbibée d'humanité, elle touche du bout des doigts chaque chose concrète du quotidien d'Angèle.
Un roman complet sur les angoisses et les difficultés liées à ces maladies.



CE QUE J'AURAIS AIME

Des relations plus développées entre les protagonistes , plus expansives.
J'aurais souhaité aussi plus de matière dans les ressentis d'Angèle par rapport à sa maladie.
L'extrême réserve et pudeur dont elle fait preuve nous empêche de sonder le fond de ses pensées et de ses ressentis.


UN PASSAGE FAVORI


"Elle est soulagée de sentir la tension baisser.
L'un comme l'autre doit faire des efforts pour ne pas blesser la susceptibilité de l'autre.
Elle en est consciente c'est plus fort que lui  il veut l'aider même si elle a la capacité d'agir.
Elle doit accepter son aide même inutile comme lui doit aussi la laisser mener les petites actions du quotidien.
Un équilibre à trouver demande un effort de part et d'autre."



En quelques mots, un roman et une plume à découvrir.
Une belle sensibilisation à la maladie et à la différence.
De surcroît , vous y joindrez l'utile à l'agréable puisqu'un partie  des revenus du livre sera reversée au TELETHON.

J'ai été ravie de vous découvrir Mme Vialon!
A de prochaines lectures!







































vendredi 15 mai 2020

 ECRIRE SOUS INFLUENCE


Je vous présente un article sur un sujet qui longtemps m'a fasciné , particulièrement dans ma jeunesse où j'étais ivre de tout et en quête d'absolu dans les émotions et l'imagination.
Férue de poésie , j'étais à la recherche en ce temps là d'une certaine noirceur dans les mots, une folie décorée et des vertiges assourdissants.
De pensées séchées en ombres pressées, essorée par les années je revendique aujourd'hui une certaine sérénité...
C'est ainsi que tout naturellement , Les fleurs du Mal de Charles Baudelaire a trôné durant une éternité sur ma table de nuit.
J'ai vénéré son Spleen et ses bouffées délirantes.
Dans ma mémoire cryptée , les mots résonnent encore et l'enveloppe déchirée du passé n'a pas décharné le verbe.

Revenons en à l'écriture "sous influence"
Qu'est ce que cela signifie?

Au début du dix-neuvième siècle, on observe le début de l'écriture sous influence..
Des consommations massives de psychotropes, d'hallucinogènes, LSD et j'en passe viennent donner la rime et l'inspiration à un grand nombre d'écrivains et de poètes.


C'est alors la naissance
DES POETES MAUDITS

Expression à l'origine de Paul Verlaine.

Le poète maudit désigne un poète talentueux, souvent marginal et asocial mais surtout dangereux par sa prédisposition à l'autodestruction.
Grand consommateur de drogues ou d'alcool il exprime très souvent le fameux et récurrent courant de
L'ANGOISSE D'EXISTER

Il prône aussi l'errance , cette ligne infernale du plaisir et de la pathologie

Qui sont ces poètes maudits?

Verlaine, Rimbaud, Nerval, Edgar Allan Poe , Lautréamont et bien sûr Baudelaire

Le poètes maudits a eu une vie brève et une reconnaissance de son génie posthume.

Par la suite une nouvelle vague d'écrivains ont imité cette approche de l'écriture.
Ecrire sous emprise devenait inhérente au processus d'écriture.

Jean Paul Sartre, Alfred de Musset, Louis Stevenson (l'étrange cas du docteur Jekyll et Mr Hyde)
Alexandre Dumas dont voici la description d'une prise de hascisch dans le Comte de Monté Cristo

"Son corps semblait acquérir une légèreté immatérielle, son esprit s'éclaircissait de façon inouie , ses sens semblaient doubler leurs facultés."


Dans les auteurs plus contemporains, certains ont avoué avoir écrit sous emprise.

Ainsi, STEFEN KING toutes es oeuvres se situant entre 1978 et 1986 auraient été sous poudre blanche.(Simettière, le Fléau,la Tour Sombre)
Il paraît même qu 'il ne se souvient pas en avoir écris certaines!

KEN KESEY
Il a été avant d'être écrivain assistant psychiatrique dans un hôpital.
La "Machine à brouillard " a été renommée "Vol au dessus d'un nid de coucou"
Il l'a écrit imbibé de LSD;


L'époque Victorienne a ausi compté de nobreux adeptes.

CHARLES DICKENS
LEWIS CAROLL
Il faut bien reconnaître le petit penchant psychédélique de l'histoire! (sourire)

Il faut savoir qu'à cette époque ces substances  n'étaient pas prohibées et prescrites par le médecin.



Levier de création?
Puissance créative?
Ou
Anéantissement de la réflexion et de l'imagination?

Est ce que tout ces écrivains auraient écrit de la même façon et avec autant de génie sans ces substances modificatrices d'états de conscience?

Est ce une tromperie ou une éblouissante lucidité?

Est ce que la drogue amplifie et révèle un génie préexistant ?

Foule de questions qui resteront pour beaucoup dans la pénombre
La drogue , objet littéraire qui passe dans le corps pour resurgir dans l'imaginaire...
Faut il y croire?
Ou
Faut il les croire?

C'est un peu l'art des expériences..(sourire)

Et pour vous?

QUELLE EST LA VRAIE " HEROINE" DE LA LITT2RATURE,?

Certainement un acharnement sans modération au travail..(sourire)







!








.


dimanche 10 mai 2020


"



MARCO CARBOCCI

LES CENDRES DU PERE

ROMAN NARRATIF

EDITIONS: LA P'TITE HELENE

320 PAGES


L'odeur d'un café corsé , les senteurs suaves d'un olivier ou d'un figuier en plein été ..
Un banc en bois, d'autrefois..
Un soleil d'or qui donne, qui irradie et baigne de lumière les stigmates des joies et des misères.
Un endroit loin de tout, loin de soi, enfin ce que l'on pourrait croire..
Un endroit où l'on se sent chez soi , où l'on revient à chaque fois.
Là où tout commence et tout fini...
Des images qui collent aux doigts malgré le temps qui passe.
Des souvenirs ingrats, une histoire absente ou trop présente..
Le charme intact d'un passé secoué dans les aléas du présent.
Un air de "Dolce Vita" qui se balance dans la simultanéité des traditions et des transformations.
La torrefaction d'un temps qui marque et accentue la succession des réalités.
Une époque réhabilitée dans la perception , dans le souvenir du vécu , dans les profondeurs abyssales d'un temps révolu.

Fin d'une errance, fin d'un voyage en images avec pour seul bagage , des souvenirs à la charge.
Renouer avec le récit de ses origines..
C'est ce que nous transmet avec générosité l'auteur à travers son roman.


Marco Carbocci  est philologue ( étude d'une langue et de sa littérature)
Chroniqueur social , éditorialiste politique , il est aussi écrivain.
Originaire de la Toscane , il vit aujourd'hui entre la France et la Belgique à Molenbeck , commune dont il a écrit un ouvrage.

"Molenbeck, mythe ou réalité.
Autopsie d' une mythologie commode"

Il écrit également :
"Sur les épaules du fleuve"
Flash back sur sa Toscane , ses racines sous forme de deux nouvelles.



J'ai passé quelques heures dans la puissance d'un passé , dans les affres souvent tortueuses de l'âme humaine .
Dans la versatilité et les paradoxes de l'humain.


Avant de vous confier ce que j'en ai pensé, j'aimerais vous balader à travers la beauté de la Toscane chère à l'auteur à l'aide de quelques vers de poésie.

" Un panorama azuré de plaines , de montagnes, de vallées , un horizon semé de villes et de villas , moiré d'ombre et de lumière,"
Théophile Gautier

MON RESUME

Un homme accompagne les cendres de son père en Toscane ancienne capitale des Etrusques qui est aujourd'hui terre désertée , abandonnée , aride de toute vie.
Un ultime voyage pour son père et l'avènement d'un itinéraire très intime pour notre protagoniste.
A son arrivée en terre natale avec sa mère , ses frères et soeurs , le passé rejaillit brutalement de "ses cendres".
L'édifice du souvenir s'érige chaque jour un peu plus fort encore..
Réminiscences en pléthore, véritable hémorragie d'une vie presque enfouie , presque oubliée ..
Notre personnage va , sur la route escarpée de son passé être frappé par une conscience nostalgique mais pas seulement.
Une vague irrésolue d'interrogations , d'introspection le submerge.
Il tente , au seuil de l'instant , de situer, de repositionner sa condition d'homme écorché , un peu largué par ce retour aux sources.



LE TITRE ET LA COUVERTURE

Une couverture en noir et blanc symbole d'antan, un petit garçon ébouriffé court et va jeter un seau à la mer , un saut dans l'enfance, image qui l'habite tout au long de l'histoire.

Le titre est simple et fort.
C'est à partir des cendres de son père que le périple contre ou avec lui même commence.
Un événement déclencheur remue toute une vie et vient secouer tous ses pseudos acquis.


PSYCHOLOGIE DU PERSONNAGE

Un homme dans sa complexité, immergé dans ses paradoxes les plus violents mais aussi les plus beaux.
Ceux là même qui nous font accéder à notre précieuse intériorité.
Un homme qui vit dans sa solitude , dans la multitude des liens invisibles qui le relient aux autres , une solitude tremplin ou vient naître cette force singulière , cette écorce naturelle qui l'habille et le sauve de lui même.
Ce besoin impérial et vital qu 'il a systématiquement de s'exclure de tout et de tout le monde .
Une loyauté d'esprit, mais aussi une âme  bien souvent chahutée dans un monde dont il semble si détaché.
Un instabilité émouvante souvent heurtée par ses propres questionnements.
Une lutte perpétuelle pour savoir qui il est , pour apprendre à exister.
Une personnalité désinvestie fuyant les conflits , les affrontements..
Un homme qui a construit sa vie à l'écart et ça lui va bien, ça lui convient.
Un homme qui se suffit peut être à lui même quelque part mais qui je soupçonne abrite une fragilité bien trop indécente pour être exprimée et révélée au grand jour.
Bref, notre personnage est un éternel tourmenté qui vit dans les tranchées de sa propre réalité.


LE STYLE DE L'AUTEUR

Un style singulier où s'entrechoquent  le caractère vaporeux de la poésie et celui plus abrupt de ses états d'âme.
Relief scandé par les différentes facettes du personnages.
Le vocabulaire est riche et recherché mais je pense qu'il découle tout naturellement chez l'auteur.
Certains termes pourront sembler barbares pour les lecteurs.
Un style très littéraire et je retiens tout particulièrement une grande pudeur dans la plume de l'auteur une retenue qui contraste avec son aisance à se raconter..
La plume est dans son ensemble assez fluide.


POINTS FORTS DU LIVRE

Le style véritable étoffe de l'histoire.
La profondeur des réflexions
Un narration de qualité bien construite et entraînante.
De l'émotion dans l'écriture
Une prédisposition assez fascinante à se dévoiler avec une grande sincérité.
De beaux descriptifs qui suscitent de belles projections visuelles.
Un récit qui nous lie à celui de l'auteur à bien des égards.
Le charisme du personnage.
Les petits apartés en dialecte toscan

CE QUE J'AI MOINS AIME
Les enchaînements de souvenirs trop consécutifs qui alourdissent un peu le récit et provoque un effet un peu rébarbatif .
Certains passages sont un peu lourds et plombent un peu la lecture.
J'aurais souhaité davantage d'ouverture sur le présent.


PASSAGE QUE J'AI AIME

"Désormais je savais qu'il serait toujours là, comme ce bout de Toscane, qu'il s'incarnerait dans tout ce qui demeure à m'attendre en Toscane.
Qu'il serait également à mes côtés où que j'aille et quoi que j'entreprenne.
Il serait partout où je voudrais le chercher .
Parce que c'est moi qui devais bouger et lui raconter , à présent,"

MA SYNTHESE

Un émouvant récit de vie calqué sur l'histoire de l'Italie avec des références historiques au fascisme, à l'émigration , aux conditions de vie .
Parce qu'une vie avec de l'avenir est une vie avec des souvenirs.
Dans le vertige du passé , on et souvent au milieu de rien , au milieu de tout..
Un très beau moment de lecture , une belle flânerie dans l'âme humaine .



vendredi 8 mai 2020






TOUTE VERITABLE VIE EST FAITE DE RENCONTRES

Chaque rencontre est une révélation supposée
L'essentiel de la vie , nos échanges.
Une rencontre est le temple du contact
Peu importe qu'elle soit réelle ou virtuelle
Pourvu qu'elle soit vraie.
Pourvu qu'elle soit lumière.
"Il existe des instincts  pour toutes les rencontres de la vie"
Dixit  Victor Hugo

C'est ainsi que j'ai découvert Marie Havard 
Au détour d'une lecture
Sous la capture. la rainure
D'une plume

Mais  la vie n 'est pas un livre
C'est une rencontre de force 
Comme celle vécue le temps de quelques questions
Une communion remplie de sincérité, de simplicité, de passion autour de l'écriture..

INTEVIEW  DE MARIE HAVARD

Bonjour MARIE

Pourrais tu me raconter ton arrivée dans l'écriture?

Avant  tout, Evelyne, je souhaite te remercier pour cette opportunité d'interview  ainsi que pour tes publications positives et inspirantes sur les réseaux sociaux.

J'ai commencé à écrire des histoires à l'âge de  douze ans.
Je me souviens , à l'école primaire, nous avions dû écrire un conte et le relier , à partir d'une trame donnée par l'instituteur/
J'avais adoré faire ça!
J'avais même dessiné la couverture avec un prince et une princesse .
Rapidement, est venue l'envie d'écrire mes histoires.
Ecrire ne m'a jamais paru impossible et je m'y suis jetée dès que j'ai eu l'inspiration.
Je n'ai jamais cessé d'écrire , passant des histoires d'enfants, aux nouvelles puis au roman.
Et puis un jour, j'ai entendu parler d'autoédition..
J'ai écrit mon premier roman

LES VOYAGEURS PARFAITS
Je l'ai publié en tant qu'auteure indépendante.

Peux tu me raconter une anecdote de ta vie d'auteure et un moment inoubliable d'écriture?

J'assistais à un atelier parent-enfant dans mon village et une maman s'st adressée à moi
"Je vous connais , c'est vous qui écrivez des livres".
J'ai été surprise et touchée à la fois qu 'une lectrice me reconnaisse !
Je ne m'y attendais pas , surtout à cet endroit , dans une salle de jeux pour enfants, et pas en salon d'auteur, par exemple.

Les moments les plus mémorables d'écriture sont ceux qui se font à plusieurs.
D'ordinaire, l'écriture est solitaire mais grâce au Club des Indés , elle devient un travail d'équipe .
J'adore écrire une nouvelle pour le recueil du Club.
Chacun apporte sa pierre à l'édifice.
On échange sur nos textes, on se relit..
De beaux moments de partage et de travail collectif.


En me promenant sur ta page auteure , je m'aperçois , à travers un hommage à Jean Cosse , poète de ton village , que la poésie fait partie de ton univers littéraire .
Que représente t-elle pour toi?
As tu déjà songé à en écrire?

J'ai toujours aimé la poésie , pour l'émotion qu'elle dégage en quelques mots seulement, pour sa musicalité aussi.
Je suis une littéraire , j'ai fait des études de lettres et j'ai étudié Rimbaud, Verlaine, Hugo , Apollinaire et Baudelaire.
Leurs écrits sont de vrais joyaux , la poésie c'est la création brute , l'expression de la vie.

Plus jeune , j'ai passé de nombreux étés chez un ami de mes parents : Robert Amat.
Il imprimait ses poèmes et les accrochait à ses volets, dans la rue pour que les passants les lisent.
Cela m'impressionnait beaucoup et en même temps cela me donnait envie de faire pareil , d'écrire moi aussi..
Je pense que j'ai toujours baigné dans cet univers.
J'ai écrit un recueil de poésies, mais je ne l'ai jamais publié.
Depuis que j'écris des romans et nouvelles , j'avoue que j'ai un peu laissé tomber la poésie .
Il est difficile de concilier les deux il me semble...

Quelles sont tes références  dans ce genre?

Je suis plutôt classique , par les poètes étudiés à la fac, mais je lis aussi de la poésie au fil des rencontres sur les salons avec des auteurs émouvants.
C'est ainsi que j'ai rencontré Jean Cosse , le poète du Lunellois.
Je suis fascinée par la création poétique et l'esthétisme que le poème rend une fois terminé.


Tu es auteure de fiction littéraire mais aussi de livres jeunesse .
Pourquoi ce choix ?
As tu pour projet de poursuivre?

Au départ, j'ai eu l'envie d'écrire pour enfant à l'occasion de l'anniversaire de mon neveu.
Pour moi, c'était le cadeau parfait , personnalisé et unique.
J'avais fait pareil pour ma nièce mais sans le publier.
J'ai pensé qu'Hector Le Tyrannosaure  pouvait plaire à d'autres petits garçons alors je l'ai sorti en autoédition.
Mais mon principal défaut est de ne pas savoir illustrer!
C'est un réel handicap dans ce genre.
Peut être que l'un de mes projets futur sera de faire appel à un illustrateur.

Je ne prévois pas forcément de poursuivre dans ce genre mais je ne souhaite pas me brider non plus.
Je trouve amusant de me frotter à plusieurs genres et j'ai déjà en tête une idée de livre pour ma fille..

Dans ton nouveau recueil de textes 

ITININERAIRES INATTENDUS

SORTI LE 8 MAI

Il est question de voyages mais aussi de vrais messages de vie , une dimension initiatique imbibe certaines de tes nouvelles.
Crois tu en l'effet boomerang de la vie et en un juste retour des événements?
Je pense particulièrement aux nouvelles
"RANCUNE"
et
"SUR LES CIMES DE BRIANCON"

Existe t-il une façon de se définir ou est on sans cesse tributaire de  notre destinée?
Crois tu aux sens cachés?


Oui, je crois beaucoup en la profondeur de la vie et en notre force intérieure à surmonter les épreuves.
L'injustice est là malheureusement mais je me dis toujours que si on est bon envers les autres, on récupère ce bon en retour.
Pour avancer, il faut se faire confiance et être en paix avec soi et les autres.
Il y a aussi des événements sur lesquels nous n'avons aucune emprise alors il faut adopter le lâcher prise .
Chaque chose vécue nous marque de façon indélébile.
De tout il faut retirer une force positive.
Si on emprunte le mauvais chemin, la marche arrière devient alors très compliquée.
Un véritable engrenage!
Pour moi le sens des choses est en nous , à nous de le découvrir.


Personnellement comment abordes tu ta vie?
Comment avances tu?
De façon instinctive ou réfléchie?


Je suis plutôt réfléchie et cartésienne.
J'aime que tout soit organisé , cadré et anticipé, pour protéger mes proches.
Mais très souvent l'imaginaire prend le pas , parfois assez loin et je ne peux alors me passer d'introspection et de voyage intérieur .
L'écriture est parfaite pour ça!


Tu as un véritable engouement pour la Nouvelle
Pourquoi?

J'aime beaucoup la nouvelle , même si j'ai tendance à les écrire un peu longues.
On change de personnages, de décors , on prépare les chutes.
C'est un travail de moins longue haleine que le roman mais qui va aussi à l'essentiel , un peu comme un instantané de vie.
J'ai toujours plein d'idées en tête et les nouvelles me permettent de les vivre sur papier .
Je ne pourrais pas toutes les transformer en romans, il me faudrait plusieurs vies!

Les voyages ont une place prépondérante dans ta vie.
Les lieux évoqués dans ce recueil sont ils des endroits visités ?
En quoi le voyage est il formateur en écriture?
Est ce qu 'il t'inspire immédiatement ou alors te faut il du recul pour le raconter?


Tous les lieux évoqués , à part ceux de la nouvelle Fil Rouge et l'Inde sont des lieux  que j'ai visités.
Les voyages sont inspirants.
Souvent lors du voyage j'ai une idée de texte qui surgit, difficile d'arrêter un cerveau en ébullition permanente (sourire).
C'est ainsi qu'en plein quartier des sumos à Tokyo alors que l'on avait vu deux apprentis sumos dans la même journée , je me demandais quand arriverait le troisième selon la règle du "jamais deux sans trois" 
Et ce fût l'idée de départ de la nouvelle

LE TROISIEME SUMO

Ou encore en Nouvelle Zélande lors de la découverte de cette magnifique plage de sable noir , endroit situant un thème important d'une autre de mes nouvelles.

A mes retours , j'écris sur tous ces voyages pour les immortaliser et les partager avec mes lecteurs.
Les voyages m'ouvrent l'esprit et me nourissent de sensations nouvelles et inconnues.
Les lieux, les personnages, les paysages chatouillent mon imagination d'écrivaine.
Une sorte d'adrénaline!


Tu as intégré un club que l'on ne présente plus

LE CLUB DES INDES

Que t'apporte l'écriture commune dans ton parcours d'auteure?
Quels liens entretient tu avec les autres membres du club?
Avez vous déjà pensé à vous réunir dans un salon par exemple?

Le Club des Indés est vrai motivateur.
C'est tellement enrichissant de pouvoir parler de ses livres avec des homologues qui nous comprennent et ont une expertise sur le sujet!
On se conseille, on se soutient , on partage , on s'entraide .
On livre nos petites astuces, on lance de nouvelles idées , de nouveaux projets.
Nous sommes tous des auteurs-lecteurs , une bande de copains qui échangeons sur notre passion dans la bonne humeur!
Nous nous sommes déjà rencontrer pour certains, et cette année nous avions en projet un café littéraire à l'occasion du Salon du Livre à Paris.
Mais la pandémie a tout stoppé..
Ecrire un recueil commun est très grisant et un vrai travail d'équipe.
Il y a l'écriture, la relecture , la mise en page , la couverture.
Et bien sûr la publication!
Autant de tâches partagées ensemble.


Je ne peux m'empêcher d'un aparté sur

LES LARMES DU LAC


Livre que j'ai lu et chroniqué et qui fût un de mes coup de coeur 2019.
Tu évoques le deuil périnatal , événement dramatique que tu as vécu...
En quoi a t-il métamorphosé ton regard sur la vie?
L'écriture a t-elle exhumée ta douleur?
Comment décide t-on d'en parler?


Merci pour ta lecture!

Ce roman a une place toute particulière pour moi.
J'y mêle deux sujets forts : mon amour pour l'Ecosse et le deuil périnatal puisque j'ai perdu trois bébés au dernier trimestre de grossesse.

Pour la petite histoire, après 
LES VOYAGEURS PARFAITS
J'avais envie d'écrire un roman fantomatique , une ambiance plus sombre.
J'avais commencé à écrire Les Larmes du Lac depuis un an quand j'ai perdu mon premier bébé à l'accouchement .
J'ai pensé à ce que vivait mon personnage , miroir de ce que je vivais à présent .
Après une pause , j'ai décidé de le continuer quand même et de le publier.
Ce n'est pas un sujet facile mais il est rarement traité .
Les Larmes du Lac l'évoque en y mêlant l'histoire écossaise et ses légendes.
L'écrire n'a pas été difficile..
Je me suis davantage focalisé sur les recherches historiques plutôt que sur le passé douloureux d'Anne...
Ecrire m'a aidé à transformer ma peine en quelque chose de concret et de constructif.
Une fois le roman achevé, j'étais sereine.
Un deuil change inéluctablement la perception de la vie.
On relativise davantage et on redouble d'attentions avec les autres.
On profite de chaque instant où tout est bonheur..
C'est dans ces moments difficiles que l'on apprend à se relever plus fort et plus armé pour affronter la vie.
"Au centre de la difficulté se trouve l'opportunité"
Albert Einstein

Aujourd'hui , nous avons adopté Lucie qui est arrivée à la maison l'an dernier .
Avoir enfin une famille nous comble de bonheur!


En quelque mots , ton approche de l'autoéditon

L'autoédition c'est la liberté .
La liberté de la création et du partage .
Cela demande du courage, celui de se sentir légitime en tant qu'auteur alors quel'on a pas d'éditeur.
C'est une aventure très enrichissante , pleine de rencontres et d'entre aide.
Beaucoup d'émotions partagées avec les lecteurs.
Un monde



 de surprises et de foisonnement d'idées , une communauté ouverte au partage.
L'autoédition demande beaucoup d'autonomie , savoir se débrouiller seul pour les corrections , la promotion..
Une grande humilité aussi concernant le retour des lecteurs qu 'il faudra accepter..
Publier , c'est se mettre un peu à nu..


Ce n'est plus un secret pour personne j'adore mettre des citations un peu partout (sourire)
J'ai choisi celle ci pour toi
"D'autres écrivent comme ils parlent , moi j'écris comme je me tais"
Amin Maalouf


Qu'en est il de toi?

Magnifique citation d'un auteur dont j'apprécie énormément les livres.
Ecrire pour moi, c'est sortir ce qu'il y a de caché en soi.
Chacun avec ses mots...
Les écrivains ont ce privilège de pouvoir vivre une multitude de vies.
C'est ce silence au fond de nous qui crée ces récits uniques et tellement personnels.


Un grand merci Marie Havard  d'avoir pris le temps de répondre à ces questions avec autant de sincérité.








































 LE GRAND MEAULNES D'ALAIN -FOURNIER "Pour la première fois , Meaulnes sentit en lui cette légère angoisse qui vous saisit à la fin...