lundi 25 octobre 2021

 CAROLINE GRIMM

MA DOUBLE VIE AVEC CHAGALL

EDITIONS HELOISE D'ORMESSON

ROMAN BIOGRAPHIQUE

216 PAGES



Il s'appelle Moische Zakharovich  Shagalov , il est né un 7 juillet 1887( le 7 C' est son chiffre fétiche) à Vitebsk en Biélorussie. Il est juif , vient d'une famille très modeste de neuf enfants. Il deviendra Marc Chagall, un des peintres étrangers les plus reconnus du dix-neuvième siècle. Il meurt le 28 mars 1885 à Saint Paul de Vence.

Elle s'appelle Bella Rosenfeld , elle est née le 15 novembre 1895 à Vitebsk et morte le 2 septembre 1944 à New-York. Elle est juive, écrivaine mais surtout elle est l'éternel amour de Marc Chagall, sa muse , son modèle et sa plus grande inspiration. Rien ne peut s'accomplir sans elle..

Quand ils se rencontrent, leurs mondes fracassent les ondes d'une certaine harmonie , pourtant , modelés dans leurs contrastes et leurs ressemblances , en dégradés enthousiastes , ils deviennent un couple mythique , ils deviennent un courant artistique inexistant jusque là ..

Belle profile ses points de fuite, il fait voler les couleurs, elles sont alors un corps , un coeur qui bat , une âme chahutée, la couleur d'un regard éclatant..

Il cherche les nuances , elle juge à l'oeil , l'esprit qui les accueille . Ses doigts se délient, à ses désirs , à ses velléités , elle s'assujettie, elle s'oublie..

Elle se sait éphémère comme une fulgurante inspiration..

L'impatiente alliance sur la toile en transe , il s'éloignera parfois de la pénombre , elle le ramènera à ses ombres..

L'étrange violence des émotions, des impressions chromatiques ..

Il ose, elle s'use, il abuse..

Elle s'appelle Caroline Grimm, elle est actrice, réalisatrice et écrivaine, C'est le premier roman d'elle que je découvre, que je dévore.

Dans sa bibliographie, on trouve aussi:

- Moi, Olympe de Gouges ( biographie)

-Churchill m'a menti, roman historique sur un pan ignoré de l'histoire de la seconde guerre mondiale.

- Vue sur mère, une intrigue amoureuse

Je la rencontre au salon du livre de Royat , son roman est là, explosant de couleurs, mon regard se pose sur ce titre , je "Chagall" intérieurement, instinctivement , sans rien savoir ni demander de plus, je m'en empare et repart..

La vie, les années du peintre? la rudesse de la vie à Vitebsk, son histoire d'amour avec Bella rencontré lors de ses études à Saint Pétersbourg.

Son arrivée à Paris en 1910, sa vie de bohême, ses rencontres avec Modigliani, Picasso en passant par Apollinaire et André Malraux qui lui demander de peindre le plafond de l'Opéra Garnier..

Son retour bref à Vitebsk en 1914 où il devra rester , la première guerre mondiale éclate, les juifs sont recherchés. Il épouse Bella en 1915 et Ida , leur seule fille voit le jour l'année d'après.

Son retour à Paris , son atelier saccagé, ses déboires avec les marchands de tableaux..

Son exil à New -York ...

Un destin unique peint de sa grande nostalgie pour son pays , son folklore russe, ses déchirures , son amour de la vie, son amour pour Paris et cette incorrigible espérance qui le poussait toujours plus loin.

Caroline Grimm réussit un coup de maître avec ce roman.  

Son style est entre deux arts, les images et les sons.

L' écriture est puissante et délicate à la fois. La luminosité des mots vient adoucir, atténuer un peu , deux vies au bord de l'extrême création, parfois sombre , parfois déraillée..

Un roman saisissant, un éclaboussement de beautés conjuguées. Un aspect impénétrable de l'art nous happe et nous captive du début à la fin.

Un hymne au destin mystérieux , mystique et hors norme de Marc Chagall .

Blaise Cendrars , devenu son ami, dira

"Il dort , il est éveillé , il prend une église et il peint avec une église . Il prend une vache et il peint avec une vache, avec une sardine.."


PASSAGES

"Toute la nuit , la musique des quatorze compositeurs auxquels tu as décidé de rendre hommage , et dont tu illustres les oeuvres lyriques et cinématographiques pour le plafond de l' Opéra , a résonné dans ta tête. Bien sûr, il y a "La flûte enchantée" de Mozart, mais la plus persistante est celle du "Lac des Cygnes" , la préférée de Bella. Tu crois reconnaître sa voix qui fredonne à ton oreille l'air lancinant et nostalgique de Tchaikovsky,."


" Dans la salle déserte et silencieuse , tu retiens ton souffle , t'assois sur un des fauteuils rouge. En levant les yeux vers le monumental lustre de bronze , ses pendeloques de cristal , ses trois cent quarante lumières allumées pour toi seul, tu te sens minuscule , écrasé par le poids de ta mission .

Quelle preuve de confiance de la part de ce ministre français de la Culture à celui qui fût un peintre né dans le "shtetl". ( quartier russe juif vivant en quasi autarcie)

La France est ta terre , elle t'accueille , elle t'embrasse, elle te fait une place.."



Je vous souhaite à tous chers lecteurs les mêmes frissons, les mêmes émotions que j'ai éprouvé à la lecture de ce roman , inoui et inoubliable pour moi..








 , 



dimanche 17 octobre 2021

 LAREM E DEBBAH

LA MAISON DU BORD DE MER

ROMAN FICTIF

225 PAGES

AUTOEDITION


Puisque nous serons emportés sans retour, puisque rien n'est éternel , faisons alors de chaque jour une éternité. Rayonnons intensément, réjouissons nous de chaque instant, car le temps habite et abrite tous les indices de réalisation de nos existences. 

La vie, la mort , l'une n'ira jamais sans l'autre , il en est ainsi et si on peut choisir un tant soit peu notre vie, la mort, c'est elle qui nous choisit. Elle nous fauche en pleine ascension , elle nous ramasse debout sur nos inachevés, nos manqués, nos ratés , nos incompréhensions, nos rédemptions et nos prévisions!

En nous donnant la vie, on nous donne aussi la mort. 

La mort pourrait être la voie de la vie, un rappel à la fois terrible et lumineux , le phare de nos agissements de nos réflexions, il ne s'agirait pas d'y penser sans cesse mais de la diluer dans la vie comme un sirop dans l'eau pour lui donner sa plus belle teinte.

Jean Cocteau disait:" La vie , c'est la première partie de la mort."

Vivre est un subtil équilibre , l'unité profonde entre ce qui est passé et souhaité.

Si on connaissait l'heure fatidique, je dirais qu'il faut acquérir en fin de vie tout ce que l'on a mis de côté, oublié et négligé ..

Une reliure entre le début et la fin.

Vous l'avez bien compris , le roman que je vous présente a pour sujet central la fin de vie, la perte d'un être cher et la difficulté à choisir comment partir?

"La maison du bord de mer" est le premier opus que je lis de l'auteure , le thème m'est cher et très familier aussi.

Larème Debbah  est une auteure belge , atteinte de sclérose en plaque , l'écriture devient un véritable palliatif à sa pathologie. Elle aborde ces sujets sensibles tels la maladie , la fin de vie avec naturel , sincérité et bienveillance. Elle est aussi l'auteure de thrillers psychologiques, parmi sa bibliographie

-Après la tempête

-Une vie après l'autre

-Polain

-Epiée

-Et si..(trilogie)

Et le dernier en date

- L'héritage



Je dois dire que cette maison du bord de mer est une image collée à mon âme, je l'ai imaginé, ressentie, je m'y suis sentie étrangement bien , elle fait désormais partie de ces lieux imaginaires où il fait bon revenir..

Il est essentiel d'avoir dans nos vies des lieux repères où se réfugier , qu'ils soient réels où tout droit sortis de nul part..

J'ai appris en sophrologie que quand tout va mal , il faut fermer les yeux, penser à un lieu bonheur, puis serrer la main très fort afin de retenir les souvenirs heureux..

Mais revenons- en à l'histoire..

Rachel est une jeune femme dynamique , complètement absorbée par son travail , Alexandre , son mari a fait le choix d'être père au foyer à la naissance de leurs enfants pour permettre à Rachel d'accéder au poste dont elle rêvait..

Malgré les bonnes volontés , rien n'est vraiment simple, rien n'est vraiment à sa place..

Les tensions et les non-dits font effet boule de neige et le couple s'étiole..

Rachel est psychiatre, son mari éducateur pour enfants en difficulté. Là aussi, rien n'est simple, Lucas débarque chaque soir avec tout les problèmes de ses adolescents, il n'y a plus de place pour les siens, l'ambiance est suffocante pour Chloé et les enfants qui n'arrivent pas à tisser un vrai lien avec leur père. Les relations se dégradent chaque jour un peu plus. Puis un jour , Chloé rencontre Alexandre lors d'une réunion de parents d'élèves..  

Pour chacun d'entre eux , plus rien ne sera jamais pareil, leurs vies vont basculer vers le plus grand des inattendus, à jamais ils seront liés par leurs destins..


Avant toute chose, ce roman est une incroyable leçon de vie, la preuve que l'être humain est capable du pire comme du plus beau car même si le récit est fictif , j'ai connu des histoires similaires autour de moi. Toutes ces ressources insoupçonnées qui dorment en nous en attendant les déclics de la vie pour enfin se montrer au grand jour. C'est une histoire de générosité humaine, de résilience , d'abnégation.

Aller au delà de soi, pour le bien , juste pour le bien ..

Si l'histoire peut paraître facile, l'auteure a abordé ses thèmes avec beaucoup de justesse et de crédulité; un vrai travail de vécu et de recherche ont été réalisé..

La trahison , le mensonge , la fin de vie, l'euthanasie mais surtout l'amour, clé de voûte de l'histoire en font un roman plein d'émotions, de réflexion, de repositionnement face à la vie.

La plume creuse au plus profond de chaque être et le révèle dans sa meilleure version.

Ce roman est une façon d'appréhender différemment le sens et la finalité de nos existences.

Une histoire de pardon, d'espoir et de preuve qu'une vie reprend toujours ses droits.

Le style est simple, les mots sont remplis d'empathie , une histoire de main tendue, de coeur ouvert .

On dit souvent que parfois pour un mal , un bien , c'est juste une question de regard , c'est juste ce que nous décidons de faire avec ce qui nous arrive..

Vous l'avez compris, j'ai vraiment aimé cette lecture , j'y ai même laissé des larmes..

Je n'oublierai jamais "La maison du bord de mer" et le bruit du ressac de ses vagues perdues viendra longtemps résonner dans ma mémoire.










lundi 11 octobre 2021

 ANNIE CONVERT

1942

A NOS IDENTITES PERDUES

ROMAN HISTORIQUE

351 PAGES

AUTOEDITION

LIBRINOVA



Avec environ 60 millions de morts , la Seconde Guerre mondiale a été le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité.

Quand une guerre se déclare , c'est l'enfer qui descend et s'ouvre manipulé par des mains humaines.

Une nature humaine alors aveuglée et insensée . Le fléau de la guerre est parfois inévitable mais toujours haissable. Une seule vérité survivante , l'acceptation simple et normale de la mort. Sur les terres de carnages, des coins de misère, des amas de chair , des tas de défunts crevassent les regards noirs des survivants. Dans ce néant de clarté, le paysage est un funeste ouvrage. Des trous de cendres dans le ciel , les échos retombants des canons . Les cris lointains vides d'hommes , les grappes d'oiseaux fustigées par la mitraille , les coeurs décrochés et les entrailles qui sautent, c'était cela la réalité de la guerre. Et sur ce front outragé , sous ces combats sans relâche , une autre vérité , celle des Résistants à l'oppression..

Ce n'est pas un secret, je voue une fascination pour les récits de guerre , je découvre en eux, la rage de vivre , les champs de bataille offrent au moins des humains sans masques , sans superficialité , debout devant leurs peurs, leur profondeur ou leur manque de profondeur, tout perdre pour redevenir..

Pour être ce que l'on ne soupçonnait pas..

C'est ainsi que je suis tombée par hasard sur le livre d'Annie Convert dont je ne connaissais rien, 

Cette histoire , c'est un peu la sienne, celle de son père résistant de la première heure à qui elle rend cet émouvant hommage., inspiré de faits réels..

"Longtemps , mon histoire a dormi au fond de mon ordinateur, mais j'aimerais désormais la partager avec vous , pour que les nouvelles générations n'oublient jamais le sacrifice de nos aieux et évitent de faire de demain un autre hier."


RESUME

1942, Bordeaux, la guerre gronde.

Lison est une jeune infirmière  qui accepte de soigner les résistants. Malgré son jeune âge , elle donne sans compter , énergie et témérité jusqu'au jour où elle découvre un engrenage infernal. Dénoncée, elle doit quitter la ville et se réfugie auprès du maquis corrézien. Elle va alors vivre l'inimaginable et va devenir un vrai pilier de la Résistance. Sa hardiesse la mènera sur tous les fronts , même celui de l'amour...

Entre la faim qui tenaille, le froid qui mitraille, les explosifs et les trains qui vont à perdre haleine , Lison va alors perdre une à une ses identités pour devenir à chaque fois cette "autre" qui lui sauvera la vie.

Je ne vous en confierai pas davantage, c'est un défilé de petites histoires dans la grande histoire.


MON AVIS

Un roman tout d'abord émouvant par le caractère biographique de son histoire. La guerre comme si on y était..

Le récit est un carnet de bord rédigé par Lison , j'aime bien cette approche qui offre une proximité et une intimité avec le lecteur. On vit en temps réel chaque événement . 

Des descriptions réalistes , on se prend vraiment tout en peine figure!

Il y a du suspens, de l'intrigue , de l'émotion à foison,. de la justesse

Mais malheureusement ce qu'il y a aussi à foison , ce sont des fautes d'orthographe qui viennent  plomber un peu la qualité de l'histoire.

C'est dommage!

Néanmoins, cela reste un très beau récit de guerre et un beau devoir de mémoire .

J'ai apprécié cette lecture et la force de ce que l'auteure a voulu partager.

Qui n'a pas éprouvé la guerre ne sait pas le prix de la paix!


Je vous laisse avec ces mots de fin d'Annie Convert..

" Le bonheur ne nous est pas donné , ni le malheur imposé . Nous sommes à chaque instant à la croisée des chemins et il nous appartient de choisir la meilleure direction à prendre."










lundi 4 octobre 2021

 SELENE DEROSE

EN QUETE D L'ETRANGE

L'AFFAIRE MELMENAC

THRILLER FANTASTIQUE-HORREUR

AUTOEDITION

155 PAGES ( broché)

108 PAGES (numérique)



Pas entrer. Ne pas entrer.

Ainsi, commence le court et terrifiant roman de Sélène Derose.

Autant dire, que parfois, il serait judicieux d'écouter certains avertissements sous peine d'être réduit à un état végétatif, tétanisé et tout juste en mesure de bafouiller quelques onomatopées fébriles et étouffées.

Car si l'erreur est humaine, l'horreur aussi manifestement..

J'étais blanche comme un linge et j'avais la gamberge noire!

Il est des noms, des lieux remplis de terreur , on les murmure si bas, c'est à peine si on ose les prononcer , puis peu à peu ils insinuent une omerta contagieuse. Des événements disparus dans un brouillard de mémoires. Des souvenirs que l'on ose plus déterrer , des journées que l'on ose plus contrarier. Un voile opaque obstrue la vie , un soleil qui refuse d'éclairer les horreurs , une brume omniprésente et dissuasive. Tout est orchestré pour s'enfoncer davantage dans le sombre et le mensonge.

Lugubre fatalité de l'occulte et de l'obtuse ignorance..

Comme le disait justement Jacques Sternberg :" L'occulte a toujours fasciné l'ignorance."

L'ignorance, l'étrange, le fantastique et le paranormal sont les tenants intrigants et noirs de cette histoire. 

La peur cristallise chacun de nos mouvements , chacune de nos paroles , englue chacun de nos pas..

Nos veines surchauffent et l'hémoglobine turbine..

Une peur envahissante , abrutissante , une malédiction font régner l'union d'un petit village ..

Bon , une petite terreur de temps en temps , ça remet les idées droites!

L'Affaire Melmenac est le second roman que je lis de Sélène Derose après un des tomes de sa duologie "Alter Ego" roman initiatique, i faudrait d'ailleurs que je m'attèle au suivant..

Mais pour l'instant, je vous raconte l'étrange histoire de Melmenac.


RECIT

Lacura Obs officie pour le journal "En Quête de l'Etrange" .

Partie sur les traces d'une ancienne mine aux rumeurs sinistres dans le village mystérieux de Melmenac, elle se retrouve internée dans un état comateux.

Son confrère Jasper est à son chevet et assiste à ce spectacle effroyable , des balbutiements incompréhensibles, c'est tout ce qu'il obtiendra.

Il décide alors de poursuivre l'enquête et de percer enfin la vérité sur ce trou perdu et embrumé.

A son arrivée, c'est ambiance couvre feu et hostilité en tout genres. La commune est taiseuse , secrète et pas très rassurante. Des investigations qui s'annoncent compliquées , longues et périlleuses.

Il obtiendra bon gré mal gré l'aide d'André Barvac , officier de police , fera face au silence inexplicable et mystérieux d'Eveline et Homer ses parents.

Des disparitions énigmatiques, des morts enterrés ou pas avec leurs secrets , une communauté épiante 

Un étrange mémorial, une mine interdit à l'accès , une ambiance angoissante et pesante, tout devient irrespirable pour Jasper...

Quelle vérité effroyable se perd dans les brumes enveloppantes de Melmenac?

Et une fois la vérité éclatée , existera t-il une issue pour ce village perdu?



Je crois avoir lu ce bref roman en une poignée de minutes et en apnée!

Aucun répit dans l'intrigue qui va de rebondissements en rebondissements les plus inattendus.

On peut tout de même avec un peu d'attention deviner une partie de l'intrigue mais nous demeurons encore bien loin du dénouement escompté.

Sélène Derose  est une vraie conteuse de l'étrange, elle manipule atmosphère , intrigue et protagonistes à merveille pour nous enfumer..

Les personnages ont des psychologies succintes mais  ça ne dénature en rien l'intensité du roman qui par sa brièveté se concentre essentiellement sur l'intrigue.

J'ai été en état d'alerte tout le temps de la lecture et sans transition.

C'est tout à fait addictif!

La plume de l'auteure sait parfaitement activer le processus d'adrénaline!

Le style et précis , visuel  et ça vous glace le sang!

Peut-être un peu court ..

Comme notre souffle en le lisant!


PASSAGE


"Il est des liens parfois si forts avec le lieu où l'on est né , qu'ils logent en nous.

Evelyne le ressentait au plus profond d'elle . Melmenac , Ce village imparfait , aux fondations obscures. Ses règles . Les disparitions , elle avait toujours vécu avec. On lui avait expliqué que certains d'entre eux partaient mais qu'il ne fallait pas être triste , car c'était pour le bien du village.

Secrètement, silencieusement elle avait enterré la douleur dans un recoin de son coeur , et jour après jour elle s'était bon gré mal gré accommodé à l'absence."












 LE GRAND MEAULNES D'ALAIN -FOURNIER "Pour la première fois , Meaulnes sentit en lui cette légère angoisse qui vous saisit à la fin...